Le sort de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) : un pas de plus vers la privatisation

Le sort de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) : un pas de plus vers la privatisation

Ottawa, ON – Le budget fédéral contenait une information importante enfouie au plus profond du document de 400 pages, à savoir la privatisation éventuelle de l’ASCTA. L’AIMTA a fait pression pour offrir des solutions qui permettraient d’améliorer les services fournis au public et de les rentabiliser.

L’information contenue dans le budget était plutôt maigre, ouvrant voie à spéculation sur la possibilité de privatiser l’ASCTA si les libéraux devaient l’emporter en octobre. Les commentaires du ministre des Transports ont mis fin aux spéculations, alors qu’il confirmait l’intention du gouvernement de transformer l’ASCTA en une entité « indépendante » à but non lucratif , un peu comme Nav Can.

Marc Garneau, ministre des Transports, a déclaré que la privatisation de l’ASCTA est due à « l’augmentation du nombre de passagers et, partant, des retards aux points de contrôle de la sécurité des aéroports [qui] ont suscité des plaintes et des appels à une réforme »Garneau a également mentionné les consultations en cours avec les parties prenantes qui ont discuté de différents modèles de gouvernance pour l’Administration. Le PDG, le président de l’ASCTA et le président du Conseil des aéroports du Canada qui insistent depuis des années pour réformer l’ASCTA, se réjouissent de ce changement éventuel. Ce geste indique clairement une fois de plus qui les libéraux écoutent et qui ils ignorent, c’est-à-dire ceux qui sont aux première lignes.

L’AIMTA reconnaît que le nombre de passagers devrait augmenter dans les années à venir, ce qui exercera des pressions sur les aéroports et sur les travailleur aéroportuaires. Cependant, du point de vue du syndicat, la privatisation n’est pas la solution, car elle entraîne une hausse des coûts pour le public et érode la qualité des services. La tendance à la privatisation aura un impact majeur sur les voyageurs canadiens. Mais, elle mettra également les fournisseurs de services tiers dans une situation précaire.

Nous avons défendu avec véhémence un modèle différent et nous avons mené une campagne anti-privatisation afin de sensibiliser le public aux conséquences de la privatisation de l’ASCTA. L’AIMTA exhorte le gouvernement à examiner une structure de financement de l’ASCTA qui lui permettrait de financer ses activités. La privatisation n’est tout simplement pas nécessaire.

Les changements susceptibles d’être apportés à l’ASCTA et la pleine réalisation du budget provisoire ne peuvent avoir lieu que si les libéraux l’emportent en octobre. Mais, nous devons tenir compte du fait que les libéraux, tout comme les conservateurs, écoutent la voix des PDG et des intérêts privés. La plate-forme du Parti libéral reposait sur la responsabilité et l’imputabilité. Cependant, la privatisation de l’ASCTA aura pour effet de rendre l’Administration moins responsable et transparente pour les contribuables et pour les voyageurs. Les gouvernements doivent protéger les intérêts et la sécurité des citoyens. En faisant de l’ASCTA un organisme indépendant et distinct du gouvernement, il abandonne cette responsabilité vis-à-vis du public.

L’AIMTA surveille de près l’évolution de la situation et nous continuerons de préconiser un service qui serve mieux le public, qui soit rentable et qui ne compromette pas la sécurité des Canadiens.

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