Selon une étude récente, les personnes qui travaillent régulièrement de longues heures courent un risque plus élevé d’accident vasculaire cérébral, surtout celles qui le font depuis dix ans ou plus.
Cette étude, publiée dans la revue Stroke de l’American Heart Association, analyse des données sur les heures de travail de plus de 140 000 personnes en France.
Les chercheurs ont défini les longues heures de travail comme étant plus de 10 heures pendant au moins 50 jours par an. Ils ont constaté que les 42 000 participants qui ont déclaré travailler de longues heures présentaient un risque 29 % plus élevé d’AVC. Le risque passe à 45 % pour les plus de 14 000 personnes qui ont déclaré avoir travaillé de longues heures pendant dix ans ou plus.
Au total, 1 224 des participants à l’étude ont été victimes d’un AVC.
« L’association entre dix ans de longues heures de travail et les accidents vasculaires cérébraux semble plus forte chez les personnes âgées de moins de 50 ans », a déclaré Alexis Descatha, auteur de l’étude, médecin, titulaire d’un doctorat, chercheur à l’Hôpital de Paris, à Versailles et à l’Université d’Angers, ainsi qu’à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. « C’était inattendu. D’autres recherches sont nécessaires pour explorer cette découverte ».
Cette étude corrobore d’autres données probantes établissant un lien entre les longues heures de travail et des incidences notoires sur la santé, y compris une étude de chercheurs britanniques publiée dans la revue Lancet en 2015 qui indiquent que ceux qui travaillent 55 heures ou plus par semaine ont un risque d’AVC 33 % plus élevé que ceux qui travaillent 35 à 40 heures par semaine. D’autres recherches ont révélé un risque excessif de diabète chez les femmes qui travaillent de longues heures. Les données probantes établissent également un lien entre les longues heures de travail et les taux de blessures excessifs, ainsi que le stress et les blessures mentales connexes.
L’AIMTA est consciente du fait que ses membres travaillent des heures excessives et nous avons abordé la question avec le gouvernement fédéral du Canada. Nous savons aussi que la fatigue est une forme de déficience et nous appuyons les études qui établissent un lien entre elle et les maladies professionnelles.
Risques et stress psychosociaux
Cette hypothèse corrobore les recherches antérieures selon lesquelles les facteurs de stress au travail, y compris un faible contrôle de l’emploi, sont des éléments contribuant aux accidents vasculaires cérébraux et aux maladies cardiaques.
Des chercheurs de la Harvard Business School et de l’Université de Stanford ont publié une revue scientifique de plus de 200 études et ils ont découvert que les facteurs de stress au travail, notamment les longues heures et le manque de contrôle de l’emploi, augmentaient de 20 % les risques de décès précoce chez les travailleurs exposés.
Prévention par l’intervention en milieu de travail
Ces mêmes chercheurs ont remarqué que plusieurs employeurs continuent de se concentrer presque exclusivement sur le mode de vie comportemental et sur les choix en matière de santé comme moyen de composer avec le stress. Selon eux, on accorde peu d’attention à la prévention, par exemple en identifiant et en éliminant les causes de stress en milieu de travail, comme les longues heures et le manque de contrôle du travail.
Les employeurs voudront aussi se pencher sur la question de travailler de longues heures sur une base régulière, car de nombreux travailleurs deviendront contre-productifs, ce qui nuira au rendement. Il s’agit notamment du problème croissant de la connexion constante au travail par courriel, par messagerie texte et par d’autres moyens de communication.
Alors que près de 1,4 million de Canadiens ont travaillé plus de 50 heures par semaine en moyenne, l’an dernier (2018), de nombreux lieux de travail voudront revoir leurs politiques en matière d’heures de travail.
L’AIMTA veillera à ce que les employeurs mettent en place des politiques appropriées et à ce que le gouvernement élabore des mesures de protection législative adéquates en continuant sa défense d’intérêt.
Gracieuseté du Centre de santé et de sécurité des travailleurs en date du 31 juillet 2019.
Pour en savoir plus, veuillez consulter www.whsc.on.ca.