[metaslider id=”16689″]
Au fur et à mesure que nos lieux de travail rouvrent et que nos membres y retournent, l’AIMTA continue de discuter des défis et des besoins de son effectif. Les femmes de l’AIMTA de partout au pays se sont réunies virtuellement pour la deuxième fois pour aborder les enjeux et les besoins spécifiques des femmes dans leurs milieux de travail, qui vont du secteur manufacturier à l’aérospatiale, en passant par les aéroports et le transport aérien, les services publics et les soins de santé.
Une discussion animée a eu lieu. Elle portait sur la nécessité d’adopter une optique sexospécifique en matière de santé et de sécurité et elle s’est terminée par l’établissement de priorités des comités des femmes de l’AIMTA. Le groupe a également profité de l’occasion pour rendre hommage à Heather Kelley alors qu’elle se prépare à prendre sa retraite et pour la remercier pour son leadership, son dévouement et sa défense des droits des travailleuses et des femmes. Le vice-président général, Stan Pickthall, et le chef du personnel, Gord Falconer, se sont également joints à l’appel, en présentant leurs meilleurs vœux et en exprimant leur gratitude pour les contributions d’Heather à l’organisation.
Il n’est pas surprenant que la santé et la sécurité aient été signalées comme une préoccupation majeure à la grandeur du pays, les travailleuses étant anxieuses et préoccupées par cette question. L’approvisionnement adéquat en ÉPI, les mesures prises par les employeurs pour garantir la mise en place des directives de santé publique, les protocoles de désinfection et la violence en milieu de travail ont été mentionnés comme particulièrement problématiques.
Alors que de nouvelles mesures de santé et de sécurité sont mises en œuvre, il appert que plusieurs lieux de travail ne prennent pas en considération les effets différentiels sur les femmes. Il est surtout important de tenir compte des différences entre les sexes lors des contrôles de température et l’imagerie thermique, qui servent à dépister les personnes potentiellement infectées. Ces deux tests visent à mesurer la température corporelle par rapport à un seuil standardisé. Toutefois, il y a des instances où la température d’une personne est supérieure au seuil pour des raisons autres que la COVID-19, telles que la ménopause, la grossesse, une maladie non liée à la COVID-19, certains médicaments ou la dentition chez les enfants.
Nous pouvons dire avec fierté que les consœurs de l’AIMTA se penchent sur les façons dont les nouvelles mesures de santé et de sécurité peuvent désavantager les femmes de façon disproportionnée. Les comités mixtes de santé et de sécurité sont à pied d’œuvre. Mais, dans les lieux de travail où on retrouve des organismes de réglementation tiers, le lobbying et les efforts conjoints avec d’autres syndicats sont tout aussi importants.
Une autre question soulevée, et qui date d’avant la pandémie, est celle du nombre de places disponibles en garderie. L’absence de services de garde d’enfants abordables et accessibles est un obstacle très réel pour les femmes qui souhaitent retourner au travail. De ce fait, celles-ci sont moins nombreuses que les hommes à reprendre le travail, ce qui est non seulement problématique pour les ménages et l’économie, mais aussi pour l’indépendance financière des femmes. Compte tenu des nouvelles règles de distanciation, le nombre d’enfants autorisés à retourner à la garderie sera réduit. Ceci donnera lieu à un nouveau débat sur la prestation de services de garde. Le moment est venu pour le gouvernement de se tourner vers le secteur public afin d’accroître la capacité et de remédier enfin aux lacunes du système.
La discussion a également mis en lumière une première pour l’AIMTA. L’une de nos sections locales au Québec a obtenu l’inclusion d’un libellé sur les congés pour violence domestique dans la convention collective, ce qui constitue une grande victoire pour nos membres. Il est à espérer que cet élan nous incitera à poursuivre sur cette lancée et à inclure ce libellé dans autant de conventions collectives que possible.
Enfin et surtout, le groupe a pris le temps de rendre hommage au travail inlassable et à la contribution d’Heather à l’avancement des questions concernant les femmes au sein du syndicat, ainsi qu’à ses efforts tenaces pour défendre les travailleuses de sa communauté et de tout l’Ontario. On lui a assuré que le travail qu’elle avait commencé se poursuivrait. Elle nous a rappelé à toutes l’importance de se défendre et de s’exprimer en citant Maya Angelou : « Chaque fois qu’une femme se défend, sans le savoir, sans le prétendre, elle se défend au nom de toutes les femmes (trad.) »
Heather, nous tenons à vous remercier sincèrement de nous avoir toutes défendues et nous promettons de poursuivre votre travail et votre vision d’une conférence des femmes accueillant 10 000 personnes. Même si vous n’êtes plus à l’emploi du syndicat, nous savons que votre défense des travailleuses ne cessera jamais et que vous continuerez d’être une ressource et un pilier pour les femmes de l’AIMTA.
Profitez de votre retraite et de ce nouveau chapitre de votre vie, consœur. Votre perspicacité, vos connaissances, votre professionnalisme et votre générosité nous manqueront.
(En raison de la pandémie, les célébrations officielles du départ à la retraite d’Heather Kelley sont reportées à 2021).
Ivana Saula
Directrice de recherche de l’AIMTA – Canada