Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Témoignage de l’AIMTA au Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie
L’avenir de l’industrie aérospatiale est entre les mains du fédéral
Montréal 9 mars 2020- Le constat est clair après un an de pandémie de COVID-19 l’industrie aérospatiale canadienne est en grave difficulté et risque de ne pas survivre sans l’aide du fédéral.
« On parle ici de l’avenir de 235 000 emplois à travers le Canada et d’un pilier de notre économie déclaré le coordonnateur québécois de l’AIMTA, David Chartrand. Depuis bientôt un an que l’on répète au gouvernement Trudeau que sans un plan d’aide spécifique, notre secteur aérospatial est en danger. Espérons que le message que nous lançons aujourd’hui aux membres du comité de l’industrie débouchera sur des actions concrètes. »
Développement et soutien de l’industrie aérospatiale
L’AIMTA demande au gouvernement fédéral de créer dans un premier temps un plan de relance après-COVID-19 et dans un deuxième temps une politique pancanadienne de l’aérospatiale proposant une vision à long terme du développement de l’industrie.
« Tous les pays ayant une importante industrie aérospatiale ont une politique industrielle pour la soutenir et la promouvoir. Dès les premiers mois de la pandémie, ces pays ont adapté leur politique en y ajoutant des mesures pour minimiser les impacts de la crise sur leur industrie nationale et lui permettre d’être en bonne position lorsque les activités de l’aviation commerciale reprendront. En ce moment au Canada nous n’avons pas de politique industrielle ni de plan d’urgence pour soutenir notre industrie. Si on ne corrige pas la situation, on ne sera plus dans le coup. »
Résumé des recommandations présentées par l’AIMTA :
- Court terme: Intervention rapide pour aider l’industrie aérospatiale pendant la pandémie.
- Long terme : Mise en place d’une politique pancanadienne de l’aérospatiale
Principaux objectifs des recommandations :
- Assurer la survie de l’aérospatiale et en faire une industrie stratégique pour le Canada.
- Mobiliser et augmenter leur niveau de coopération des acteurs
- Protéger et créer de bons emplois.
- Augmenter la force d’attraction du Canada auprès des entreprises clés.
- Réviser notre politique de retombées technologiques et industrielles au Canada.
- Élargir la portée et bonifier les soutiens déjà offerts par les provinces.
- Stimuler et coordonner de manière efficace les projets d’innovation.
- Favoriser la transformation de nos capacités productives.
- Permettre une plus forte cohérence et une meilleure synergie entre nos politiques nationales d’investissement et nos politiques publiques.
- Favoriser une implication directe des gouvernements et des syndicats dans les décisions concernant l’industrie aérospatiale
- Déployer et orienter sa politique en tenant compte de la taille et des spécificités du secteur aérospatial de chaque province.
- Relancer notre secteur aérospatial dans le contexte d’une économie post COVID-19.
- Mener des consultations périodiques pour évaluer les impacts de la politique et la modifier au besoin.
- Dynamiser notre économie en misant sur un développement efficace et responsable.
- Assurer le leadership de l’industrie aérospatiale en matière environnementale.
COVID-19 & AÉROSPATIALE En bref
En mars 2020, la pandémie du COVID-19 a porté un coup d’arrêt massif et brutal au trafic aérien. Cette situation est rapidement devenue catastrophique, conduisant à la plus forte contraction de l’histoire dans le secteur aérospatial commercial. Voici un aperçu des impacts de la COVID-19 sur l’industrie aérospatiale et le transport aérien.
Impacts sur les activités
- Réduction des prévisions de production d’environ 50 % pour Airbus et Boeing.
- Les livraisons d’aéronefs en 2020 ont totalisé 723 appareils, soit une réduction de 42 % par rapport à 2019 et de 55,3 % par rapport à 2018.
- Baisse de 59 % des commandes d’avions par rapport à 2019. Des 567 nouvelles commandes de 2020, 52 % ont été réalisées en janvier 2020, soit avant que la pandémie frappe.
- Réduction au minimum des activités de maintenance et de réparation (MRO) en dehors des activités régulières.
- Les fournisseurs dont la situation financière est précaire, se retrouvent à court de fonds, perdent leur personnel ainsi que des ressources précieuses.
- Hausse de la demande d’avions-cargos en raison de la réduction de la capacité de transport dans les avions de passagers.
- La nouvelle réalité de l’aviation commerciale pourrait faire augmenter la demande pour les appareils monocouloirs de nouvelle génération ou ceux de taille intermédiaire NMA.
- Sur les 27 500 appareils en service début 2020, moins de 7 500 volent encore.
- Le nombre de transporteurs aériens passera de 900 transporteurs en service actuellement à environ 600 au cours des trois prochaines années en raison des fermetures et des regroupements.
- Annulation ou report de nombreuses commandes
- Enquête de l’AIAC :
- 95 % de ses membres fonctionnent à une fraction de leur pleine capacité ou ont carrément interrompu leurs activités.
- 60 % ont mis à pied des travailleurs
- 76 % prévoient le faire au cours des six prochains mois.
- 40 % de baisse du chiffre d’affaires en 2020.
- Perte d’expertise et de main-d’œuvre.
- Ralentissement des activités des donneurs d’ordres jusqu’aux PME/fournisseurs.
- Risques élevés d’un mouvement de consolidation au sein de l’industrie.
- Les entreprises tentent de déterminer les capacités clés qu’ils doivent retenir pour éviter une perte d’expertise et de main-d’œuvre.
IMPACTS SUR L’EMPLOI
Le contexte de la pandémie a mené à des licenciements massifs un peu partout dans le monde. En voici quelques exemples :
- France : Durant les six premiers mois de la pandémie, le secteur aérospatial français a perdu la totalité des 11 783 crées entre 2009 et 2019.
- Royaume-Uni : En décembre 2020, 12 000 emplois dans avaient disparus ou étaient sur le point de disparaitre dans l’industrie.
- États-Unis : Entre mars et décembre 2020, le secteur a perdu 100 000 emplois. Actuellement, 220 000 emplois supplémentaires sont menacés.
- Canada : Durant les six premiers mois de la pandémie, 50% des entreprises d’aérospatiale canadienne avaient procédé à des licenciements. Au Québec seulement, il s’est perdu plus de 5 000 emplois directs sur un total de 43 400 depuis le début de la pandémie.
IMPACTS SUR LE TRANSPORT AÉRIEN ET LA MAINTENANCE D’AÉRONEFS (ERR)
- 25 millions d’emplois menacés en transport aérien.
- Activités d’ERR en forte baisse en raison de la diminution du taux d’utilisation des avions, du retrait accéléré des vieux avions et du report des opérations discrétionnaires.
- En 2020, baisse de 66% du trafic aérien et de 55 % du transport de voyageurs à l’échelle internationale en 2020.
- Les réservations à terme pour l’été 2021 (juillet-août) « sont actuellement 78% inférieures au niveau de février 2019 ».
- En 2021 le trafic aérien ne dépassera pas 33% des niveaux de 2019 dans le pire des scénarios et 39% dans le meilleur des scénarios.
- Aéroports de Montréal prévoit un recul de 71 % du volume de passagers par rapport à 2019.
- Un retour au niveau l’activité d’avant la pandémie dans plus ou moins 3 ans selon l’OACI.
- Pour l’année 2021, les compagnies aériennes brûleraient en 75 milliards et 95 milliards de dollars de trésorerie.