Le budget du Québec pour l’exercice 2011-2012 comprend une section intitulée « Un système renforcé de revenu de retraite – Pour répondre aux attentes des Québécois de toutes les générations ».
Ce que propose le gouvernement libéral ne reflète pas l’esprit de ce titre.
Les cotisations des travailleurs et des employeurs au Régime de rentes du Québec (RRQ) seront majorées progressivement au cours d’une période de six ans pour atteindre 10,8 % des gains assurés (les taux passeront de 4,95 % à 5,4 % pour les travailleurs et les employeurs). Cette hausse est rendue nécessaire principalement en raison du fait que la population québécoise vieillit à un rythme plus rapide que celui prévu dans le passé et plus rapidement que le reste de la population canadienne. Le Régime de pensions du Canada (RPC) n’est pas confronté à ce problème et ne sera pas contraint de hausser ses taux de cotisation.
De plus, le RRQ modifiera progressivement les facteurs de réduction et majoration des prestations applicables en cas de départ hâtif ou tardif à la retraite, en fonction des modifications annoncées au RPC (voir http://www.iamaw.ca/rnewsen.php?nid=563).
Malheureusement, le gouvernement du Québec a refusé de relever le défi d’assurer une sécurité du revenu de retraite adéquate à l’ensemble des Québécois en bonifiant les prestations du RRQ.
Le gouvernement a plutôt décidé d’offrir un régime volontaire d’épargne-retraite (RVEE), une version provinciale du régime de pension agréé collectif (RPAC) du gouvernement fédéral. Il s’agit d’un régime volontaire à cotisations déterminées qui impose tout le fardeau des risques et des coûts au cotisant individuel. Ce stratagème vise à protéger le lucratif marché des REER et des fonds communs de placement pour les banques et les compagnies d’assurance (voir http://www.iamaw.ca/rnewsen.php?nid=561).
Malgré l’« adhésion automatique », le régime volontaire du Québec ne contribuera pas à augmenter de façon considérable la participation aux régimes de retraite, et il n’est pratiquement pas crédible que ces régimes – qui seront gérés par les mêmes banques et compagnies d’assurance qui se font actuellement beaucoup d’argent sur le dos des REER des Canadiens – puissent coûter moins cher en frais que les RPAC sans nuire aux marges bénéficiaires des sociétés qui les administrent.
Somme toute, ce qui Québec propose est extrêmement décevant.