Les femmes travaillent dur. Après une vie de ce dur labeur, rémunéré ou non, elles méritent de pouvoir prendre une retraite dans la dignité et la sécurité.
Pourtant, c’est loin d’être la réalité de nombreuses femmes canadiennes.
Les femmes gagnent encore et toujours moins que les hommes et on continue de s’attendre à ce qu’elles assument les responsabilités à la maison. Elles sont nombreuses à devoir interrompre leur carrière pour avoir des enfants et en prendre soin. Elles sont nombreuses également à avoir des emplois atypiques mal payés qui leur offrent peu d’espoir de se constituer une retraite décente.
À l’âge de la retraite, l’écart salarial au détriment des femmes persiste, d’où un niveau élevé de pauvreté chez les femmes âgées. En 2008, les femmes de 65 ans et plus ne touchaient en moyenne que 65 % du revenu des hommes du même âge. En 2004, 7,3 % des femmes retraitées vivaient dans la pauvreté, soit deux fois plus que les hommes du même âge. D’après une étude réalisée en 2004, une proportion incroyable de 45,6 % des femmes âgées célibataires, veuves ou divorcées vivaient dans la pauvreté.
Certains pensent que les temps ont changé maintenant que la majorité des femmes en âge de travailler intègrent la population active, mais ce n’est pas du tout le cas.
Les femmes ne gagnent toujours pas un salaire égal pour un travail d’égale valeur. Les femmes canadiennes ne gagnent que 70,5 cents pour chaque dollar que gagnent les hommes. Elles ne parviennent donc pas à accumuler le même revenu de retraite que les hommes. En plus, elles se font conseiller d’épargner de 8 % à 10 % de plus que les hommes parce qu’elles vivent plus longtemps qu’eux à la retraite.
Par ailleurs, si les attentes à l’égard des femmes ont évolué en milieu de travail, elles n’ont pas changé en ce qui a trait aux soins à la famille. Ce sont encore elles qui assument la grande partie du travail non rémunéré de soins aux enfants et aux personnes âgées. En 2009, 72,9 % des femmes ayant des enfants de moins de 16 ans à la maison occupaient un emploi. En 2002, plus de deux millions de Canadiens et de Canadiennes apportaient des soins personnels à des personnes âgées. Les trois quarts de ces personnes soignantes étaient des femmes.
L’absence de services abordables publiquement subventionnés de soins aux enfants et aux personnes âgées impose aux femmes une vie stressante et frustrante.
Une autre source de stress pour les femmes est leur présence dominante dans les emplois médiocres et précaires : 40 % des femmes se retrouvent dans ce type d’emplois et leurs chances de réussir à épargner en vue de la retraite sont minces, pour ne pas dire nulles.
Il est vrai que les femmes canadiennes ont fait des gains sur le plan des retraites au cours des dernières décennies, en particulier les travailleuses du secteur public et les femmes qui accèdent aux pensions publiques à la retraite.
Le nombre de travailleuses à avoir accès à un régime de retraite a triplé de 1974 à 2004. Durant cette période, les femmes ont représenté la quasi totalité des nouvelles adhésions à des régimes de retraite parce qu’elles se sont syndiquées et qu’elles ont ainsi acquis le droit à une pension décente.
Par contre, de nos jours, la vaste majorité des travailleurs et des travailleuses (plus de 60 %) n’a pas accès à un régime de retraite d’entreprise. Même les femmes qui ont de bons emplois trouvent de plus en plus difficile d’épargner pour la retraite.
L’amélioration des droits des femmes à la retraite, c’est possible et cela passe par le militantisme.
Les syndicats ont été des mécanismes efficaces pour lutter en faveur de l’égalité des femmes à la retraite. Cela ne fait aucun doute : les syndicats font une différence dans la vie des femmes.
Le Congrès du travail du Canada et ses affiliés se sont battus avec vigueur en faveur de l’amélioration de notre système public de pensions. La campagne « La sécurité des retraites pour tous! » du CTC vise un doublement des prestations du Régime de pensions du Canada (RPC), l’augmentation des pensions publiques des personnes âgées pauvres et l’introduction d’un système d’assurance des pensions. Ces mesures aideront les femmes à accéder à la sécurité et à vivre dans la dignité qu’elles méritent à la retraite. Plus aucune personne à la retraite ne sera laissée à elle-même.
La plupart des ministres provinciaux des Finances du Canada sont d’accord. Ils savent que le RPC est financièrement viable et bien géré, que ses frais de gestion sont bas et que ses prestations sont pleinement indexées et transférables entre les provinces et les territoires.
En dépit de ce consensus, le ministre fédéral des Finances dit qu’il n’est pas pertinent d’élargir le RPC. Il a plutôt annoncé la création de régimes de pension agréés collectifs (RPAC) auxquels les particuliers pourront adhérer. Ces régimes sont volontaires et n’obligent pas l’employeur à y cotiser de façon équivalente à ses employés. Ils seront administrés par des banques et des firmes financières privées qui factureront les frais de gestion les plus élevés du monde.
En juin 2011, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux des Finances se réuniront de nouveau pour discuter de l’élargissement du RPC. Il faut que les femmes se mobilisent pour convaincre le gouvernement fédéral que c’est un RPC amélioré qui offre la meilleure solution pour réduire la pauvreté chez les femmes âgées et leur garantir la dignité à la retraite.
Avec votre aide, nous pouvons y arriver. Voici comment.
Appelez votre député ou députée au gouvernement fédéral Dites-lui que vous appuyez le plan d’élargissement du RPC. Dites-lui qu’aux prochaines élections, vous ne voterez certainement pas pour un candidat qui n’appuie pas le doublement des prestations du RPC. Pendant que vous y êtes, envoyez le même message au premier ministre Stephen Harper, au ministre des Finances Jim Flaherty et au ministre d’État (Finances) Ted Menzies.
Appelez votre député ou députée au gouvernement provincial Demandez-lui d’appuyer le plan pour un doublement des prestations du RPC. Si c’est déjà sa position de le faire, n’oubliez pas de l’en remercier.
Parlez à vos collègues au travail et invitez-les à appeler leurs députés ou députées au gouvernement fédéral et provincial. Veillez à ce que le sujet de cette campagne soit abordé à votre prochaine assemblée syndicale.
Écrivez à votre journal local. Appelez votre station de radio locale. Manifestez votre appui à l’élargissement du RPC en publiant des commentaires sur les blogues que vous suivez.
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