Jour de deuil national du 28 avril 2009
25e anniversaire
Cette année marque le 25e anniversaire du Jour de deuil national établi par le Congrès du travail du Canada en 1984. Cette date coïncidait avec le 70e anniversaire de la première Loi sur les accidents du travail adoptée par le gouvernement de l’Ontario.
Le 1er février 1991, la date du 28 avril a été désignée par acte royal un « Jour de compassion pour les personnes tuées ou blessées au travail ». L’acte stipule ceci : « Il est souhaitable que les Canadiens désignent un jour de compassion à la mémoire des travailleurs tués, devenus invalides ou blessés dans leur milieu de travail et des travailleurs souffrant d’une maladie professionnelle ». Ce jour joue un rôle essentiel de sensibilisation du public et de soutien des efforts collectifs visant à sauver des vies.
Le nombre d’accidents de travail avec perte de temps reconnus déclarés aux commissions des accidents du travail des provinces et des territoires d’un bout à l’autre du pays a baissé de 11 853 en 2007 par rapport à 2006, pour s’établir à 317 524. Par contre, le « nombre total d’accidents mortels acceptés » pour la même année à l’échelle nationale est tragique. L’Association des commissions des accidents du travail du Canada (AWCBC) fait rapport d’une hausse de 79 accidents mortels par rapport à 2006, portant le total national à 1055 décès résultant d’un accident du travail ou de causes industrielles. C’est ainsi que nombre de mères, de pères, de frères, de sœurs et d’amis au Canada n’ont jamais retourné à la maison à la fin de la journée ou sont morts de causes professionnelles en 2007. Au terme de 20 années de prévention des accidents et des accidents mortels dans les milieux de travail, il est triste de constater que chaque année apporte son lot de nouvelles données statistiques qui reflètent les travesties, les cœurs brisés et les préjudices subis par toutes celles et tous ceux qui perdent un être cher dans un accident du travail.
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Nous pouvons cependant nous réjouir que les efforts déployés par les militants de santé et de sécurité portent fruit : les accidents avec perte de temps sont moins nombreux. Toutefois, la gravité des accidents et le nombre d’accidents mortels demeurent répugnants. Le Canada demeure une des dernières nations où le nombre d’accidents du travail mortels continue d’augmenter, et ce, sans que rien ne soit fait. Tristement, nous pleurons la mort de plus de travailleurs aujourd’hui qu’à cette date il y a 25 ans!
Il en résulte un coût tragique et décourageant sur les plans de la vie et de la souffrance humaines. Le coût monétaire à l’économie canadienne est stupéfiant. Il reste encore beaucoup de travail à faire, et la sensibilisation du public peut y jouer un rôle de premier plan.
Nombre de sections locales organisent des événements pour commémorer le Jour de deuil. D’autres encore choisissent de participer aux activités organisées par leur conseil du travail local. Veuillez répondre à l’appel lancé par notre syndicat international encourageant une participation maximale à ces événements et activités.
Des gains majeurs ont été réalisés depuis l’adoption de lois qui tiennent les entreprises et les responsables de leurs ressources humaines criminellement responsables s’ils manquent à leurs obligations en matière de santé et de sécurité au travail (SST). En plus de ces gains législatifs, nous pouvons compter sur des conventions collectives qui accordent plus d’importance à la SST. Toutefois, à la lumière des statistiques qui précèdent, il reste encore beaucoup à faire.
« Pleurons les morts, luttons pour les vivants! »