Mars est le mois du dépôt du budget fédéral à Ottawa et, cette année, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, déposera son prochain budget le 22 mars. Alors que l’administration Trump à Washington se prépare à déposer son premier budget, Ottawa se montre très pragmatique et attend voir ce qui sera mis de l’avant au sud de la frontière. Deux grands secteurs semblent être dans la mire du budget canadien cette année : la main-d’œuvre qualifiée et la privatisation d’actifs publics à très court terme. Dans les deux cas, la perspective varie selon le sexe.
Accent mis sur la main-d’œuvre qualifiée : une occasion d’intensifier la formation des travailleurs
Le gouvernement fédéral ne cesse de répéter que le Canada doit pouvoir compter sur un plus grand nombre de travailleurs qualifiés et spécialisés. Le développement des compétences, la formation des travailleurs et le recrutement devraient donc être prioritaires.
Malgré les chiffres de l’emploi encourageants récemment rendus publics par Statistique Canada, nous verrons si le gouvernement met en place des mesures d’aide destinées aux jeunes travailleurs, dont le taux de chômage se chiffre à 12,4 % (par rapport au taux de chômage national de 6,6 %).
Privatisation d’actifs publics : un réel danger pour les travailleurs aéroportuaires
En raison de la faible croissance économique enregistrée depuis 2008, le gouvernement fédéral est tenté de trouver de nouvelles façons de générer des revenus à court terme. La privatisation d’actifs publics représente un levier financier auquel le gouvernement fédéral a eu recours dans les années 1980. Au Royaume-Uni, la première ministre Margaret Thatcher, dans une célèbre décision, avait vendu des actifs publics au détriment de la classe ouvrière du pays. L’actuel gouvernement libéral envisage la possibilité de privatiser des aéroports (et des ports maritimes) pour générer des revenus fédéraux. L’AIM est très préoccupée par ce scénario et compte scruter le prochain budget à la loupe pour s’assurer que ses membres sont bien informés et protégés.
Perspective fondée sur le sexe : une nouvelle approche qui n’a rien de neuf
Une autre bonne raison de porter attention au prochain budget est le fait que, cette année, les ministères des Finances auront recours à une approche politique fondée sur le sexe. Cependant, une telle approche n’a rien de neuf. En 1995, le Canada s’était engagé à la conférence des Nations Unies sur les femmes à « procéder, avant toute décision politique, à une analyse de ses conséquences sexospécifiques ». Regrettablement, depuis, il ne s’est pas passé grand-chose sur ce front.
Autres points à surveiller dans le budget fédéral : de nouveaux détails sur de grands projets d’infrastructure
Nous prévoyons un budget qui abordera plus en détail comment le gouvernement fédéral compte affecter des revenus fédéraux aux grands projets d’infrastructure annoncés dans le budget de l’an dernier. Ces projets sont prévus au cours des dix prochaines années et visent à stimuler l’économie.
En plus du Transfert canadien en matière de santé, le gouvernement fédéral a conclu des ententes bilatérales en matière de santé avec plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux, sonnant ainsi le glas d’un Accord national de la santé. Cette importante dépense sera inscrite au budget 2017.
Enfin, pour ce qui est des dépenses militaires, nous devrons patienter jusqu’à l’automne pour connaître les chiffres.
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