Ottawa, ON – Un préoccupant fil commun se trame des rencontres tenues ici la semaine dernière entre un lobby de syndicalistes et des députés fédéraux concernant la sauvegarde du régime de retraite des travailleurs d’Énergie atomique du Canada en poste à Chalk River (Ontario) et à Pinawa (Manitoba).
« Bien qu’ils aient réagi positivement à nos préoccupations, la plupart des députés [fédéraux] à qui nous avons parlé ne connaissent rien de l’enjeu auquel font face les travailleurs avant que nous leur en ayons parlé, explique Gary Hynes, représentant de la Grande loge de l’AIM.
Les rencontres et les discussions avec des députés et d’autres intervenants visaient à les convaincre d’annuler une partie du projet de loi omnibus de l’ancien gouvernement conservateur Harper qui prévoyait le transfert de la gestion des installations nucléaires de Chalk River et de Whiteshell à un « organisme gouvernemental exploité par un entrepreneur » (OGEE). Par conséquent, les travailleurs cesseraient d’être des fonctionnaires et passeraient à l’emploi d’une entreprise privée. « Le volet le plus préoccupant de la loi est que la Loi sur la pension de la fonction publique cesse de s’appliquer aux employés actuels à compter de septembre 2018 et que les travailleurs embauchés après septembre 2015 ne sont pas admissibles à participer au régime de retraite, ajoute Hynes.
Nous avons mis les députés en garde contre l’exode actuel d’employés de ces installations (environ 300 jusqu’à maintenant). Ces chiffres seront fort certainement gonflés en septembre 2018. Nous avons aussi fait valoir l’incidence de cette situation sur ces communautés éloignées. »
Hynes affirme que c’est principalement le régime de retraite qui incite la plupart des travailleurs à Chalk River et à Pinawa à rester en poste, car ils reçoivent un salaire très moyen. « La plupart de ces travailleurs sont hautement qualifiés et pourraient très bien travailler pour d’autres installations nucléaires au Canada ou ailleurs dans le monde, explique Hynes. Ils représentent donc une ressource précieuse. »
Le lobby avait fixé pour objectif de rencontrer les députés siégeant au Comité permanent des ressources naturelles ou des porte-parole des partis en matière de ressources naturelles. Au cours d’une période de quatre jours, des représentants de huit syndicats, dont l’AIM, ont rencontré 13 députés fédéraux, deux directeurs politiques principaux et un conseiller principal en politiques.
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