Ville de Québec (Québec) – Le président américain Donald Trump sera au Canada plus tard cette semaine… que les étendards flottent et que le son des trompettes retentisse… ou plus exactement qu’on s’arrache les oreilles et que les esprits s’échauffent !
Lorsque les dirigeants des pays du G-7 se réuniront dans la capitale québécoise, Donald Trump sera sur la sellette, à la suite de ses récentes actions commerciales avec l’Union européenne, le Canada et le Mexique qui ont mis le feu aux poudres.
Insatisfait du statut des négociations de l’ALÉNA, M. Trump a imposé un droit de 25 % sur les aciers importés canadiens, mexicains et européens et de 10 % sur l’aluminium à compter du 1er juin. Selon l’administration Trump, la raison d’être de ces tarifs est de protéger les intérêts de la sécurité nationale américaine. Le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié les droits de douane d’affront au partenariat de sécurité entre le Canada et les États-Unis. « Il est inconcevable que le commerce avec le Canada puisse constituer une menace pour les États-Unis » a-t-il déclaré. La décision de viser les voisins d’Europe et des Amériques fait suite à la détérioration des tensions commerciales avec la Chine après que M. Trump ait rompu une trêve dont il avait convenu plus tôt ce mois-ci.
Le Canada, le Mexique et l’Union européenne n’ont pas tardé a imposé des représailles par voies de mesures punitives ciblant des produits américains valant des milliards de dollars. Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada, a présenté la réponse canadienne jeudi dernier. « Le Canada imposera des tarifs sur les produits américains, y compris l’acier et l’aluminium. Certains seront taxés à 10 %, d’autres à 25 % » a-t-elle dit. Jusqu’à concurrence de 12,8 milliards $ seront assujettis aux tarifs, soit la valeur totale des exportations canadiennes d’acier et d’aluminium vers les États-Unis l’an dernier.
Le Mexique a imposé des droits de douane sur environ trois milliards de dollars (américains) (le porc, le whisky, les fromages et d’autres produits américains seront touchés). Les mesures de rétorsion de l’Union européenne, consistant en des droits de douane de 25 % sur les motocyclettes, le denim, les cigarettes, le jus de canneberge et le beurre de cacahuète entreront en vigueur dès le 20 juin. Les mesures du Canada seront mises en œuvre le 1er juillet.
Les plus grands perdants de cette guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada sont les États industriels autour des Grands Lacs. L’Ohio, qui a expédié des marchandises valant 1,75 milliard $ au Canada en 2017, serait le plus durement touché, suivi du Michigan avec 1,17 milliard $, de New York avec 1,16 milliard $, de la Pennsylvanie avec 1,14 milliard $ et de l’Illinois avec 1,02 milliard $.
Compte-tenu de tous ces tarifs et contre-tarifs, reste-t-il quelque chose dont les dirigeants du G7 peuvent discuter et encore moins tomber d’accord? « Les faits sont assez clairs pour tout le monde. Beaucoup de nos membres des deux côtés de la frontière souffriront de ces mesures », a déclaré Stan Pickthall, un VPG canadien de l’AIM déçu. « Espérons que la raison finira par l’emporter et qu’ils pourront trouver un terrain d’entente au bout du compte ».
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