Ce rapport a été présenté par Carlos Dacosta au congrès du district 140 à Halifax en octobre 2018.
Rapport sur les transports de 2018 – Canada
Au cours des 12 dernières années, j’ai eu le privilège d’aider les sections locales et le district 140 en leur fournissant de l’information et des conseils sur l’art de régler les problèmes dans le secteur du transport aérien. Voici quelques-uns des faits saillants de l’an dernier :
L’industrie du transport aérien :
Au cours de la dernière décennie, le secteur du transport aérien a procédé à ces changements progressifs et il continue toutefois d’être touché par des situations hors de notre contrôle. Des événements comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), les effondrements économiques drastiques et les attaques terroristes d’envergure, ne sont que quelques-uns des exemples dont nous avons tous été témoins. Mais il y a d’autres événements dont nous devrions être au courant de façon à ce que nous puissions représenter efficacement nos membres lorsque nous négocions de nouvelles conventions collectives ou préparons de nouveaux plans de recrutement.
Commençons par la population mondiale, qui devrait atteindre 8,5 milliards de personnes d’ici 2030 et 9,7 milliards en 2050, la moitié de la croissance en 2050 provenant de la République démocratique du Congo, de l’Éthiopie, de l’Indonésie, de l’Ouganda, du Nigéria, de la Tanzanie, de l’Inde, du Pakistan et des États-Unis. Il est évident que la croissance des classes moyennes en Chine et dans l’Asie du Pacifique avec leur pouvoir de dépenser aura des répercussions sur les transports.
Au Canada, le nombre de passagers continue d’augmenter à un taux d’environ 2,5 à 3,5 % par année, les taux d’accidents continuent de rester bas en raison d’une industrie aéronautique mature et de l’utilisation de nouvelles technologies introduites dans la construction des aéronefs. L’Association du Transport Aérien International (IATA) prédit que 7,2 milliards de passagers voyageront en 2035, soit presque le double des 3,8 milliards de voyageurs en 2016.
Les compagnies aériennes du Canada continueront d’intensifier leurs efforts pour acquérir des parts de marché à l’échelle nationale et à l’échelle internationale. Avec son nouveau transporteur à faibles coûts (TFC) Rouge, Air Canada livre concurrence à Westjet et Encore, son TFC affilié, de même qu’à Porter, Sunwing et Air Transat. De plus, la concurrence entre Air Canada, Air Transat et les compagnies aériennes non canadiennes pour offrir des services de transport aérien aux voyageurs internationaux augmentera d’année en année.
L’économie du Canada souffre toujours en raison du ralentissement de la croissance économique mondiale, comme l’ont montré les chiffres de Statistique Canada, même si les chiffres sur l’emploi ont commencé à augmenter lentement. Le secteur manufacturier va un peu mieux, mais pas autant que les prévisions l’annonçaient, particulièrement en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique. Les négociations de l’ALENA continuent de soulever des craintes chez les Canadiens, surtout avec l’élection du nouveau président aux États-Unis.
Bien que la croissance de l’emploi s’avère lente, le taux de chômage demeure toujours très élevé chez les jeunes au Canada.
Un regard sur l’avenir du transport aérien :
À l’avenir, les trains à grande vitesse vont probablement arracher des clients aux compagnies aériennes pour les trajets sur les distances les plus courtes et nous avons déjà entendu ces discussions au Canada. Certaines des nouvelles tech-nologies, lorsqu’elles se seront avérées viables, seront mises en place au Canada ou s’étendront de plus en plus dans notre monde, offrant par le fait même des correspondances plus rapides sur de plus longues distances (p. ex., l’Hyperloop, les entreprises de drones, les entreprises d’aéronefs sans pilote et des entreprises privées comme Space X), créant ainsi une concurrence plus féroce.
Au fur et à mesure que l’on continuera de perfectionner ce nouveau mode de transport, il se peut que le rôle des compagnies aériennes change pour celui de fournisseur de vols long-courriers internationaux, ce qui accroîtra l’importance des relations avec les autres fournisseurs de transport ou avec leurs alliances. Vous risquez également de voir une augmentation des déplacements d’un point à l’autre en passant par des aéroports secondaires et tertiaires tirant profit d’efforts visant à lutter contre la congestion croissante aux plaques tournantes causée par l’augmentation de la population (cela se produit déjà avec les TFC et le nouveau transporteur à très faibles coûts [ULCC]).
Chose intéressante, l’une des préoccupations auxquelles nous seront confrontés est le risque accru de maladies infectieuses transformant les aéroports en un foyer de contagion. Dans un monde dans lequel des restrictions sont en vigueur, les aéroports pourraient devenir un actif servant à contrôler le flot et la propagation des maladies. De toute évidence, nous devons surveiller attentivement ce genre de situation pour protéger nos membres qui travaillent à ces endroits et peut-être augmenter le nombre de membres que nous avons au cas où de nouvelles technologies et de nouveaux travailleurs seraient mis en place.
Sécurité aéroportuaire :
Comme le coût de la technologie contin¬ue de baisser et que les connaissances deviennent de plus en plus accessibles, nous verrons une augmentation de la bio-informatique libre et de la technologie maison. Au fur et à mesure que l’utilisation de la technologie maison se répandra, des défis en matière de sécurité et de surveillance deviendront la nouvelle réalité. Ce sera difficile de faire en sorte que la sécurité demeure la priorité absolue de ces nouvelles technologies et de ces nouveaux appareils. Ces questions font déjà l’objet de discussions dans le monde entier.
Étant donné que la technologie fait baisser le coût de détection, de diagnostic et de traitement des infections, les aéroports et les compagnies aériennes pourraient être chargés de gérer la maladie infectieuse. Cela pourrait avoir des répercussions sur nos membres actuels qui relèvent de l’ACSTA dans leur travail si cela devait s’avérer plus viable.
Les aéroports sont des endroits relativement sûrs comparativement à plusieurs autres lieux publics, comme les gares, et ils tirent profit de l’expérience acquise en termes de mesures de sécurité établies. Toutefois, nous pourrions voir des compagnies aériennes ou des entreprises de sécurité (ACSTA ou GARDA/G4S) se voir confier la mission d’assumer une responsabilité accrue en ce qui a trait à la surveillance et à l’atténuation de la propagation de pandémies, d’assumer cette responsabilité que détiennent les gouvernements à l’heure actuelle. Nous ne savons tout simplement pas encore quelle direction notre gouvernement souhaite prendre. Nous savons cependant qu’il a envisagé la privatisation des aéroports et qu’il a récemment changé d’idée en raison des pressions exercées par l’AIM et d’autres groupes, comme certaines compagnies aériennes et administrations aéroportuaires.
À court terme, nos membres qui travaillent dans les aires de sécurité des passagers verront des changements être apportés pour continuer à améliorer le traitement des passagers au moyen de meilleurs processus de contrôle plus récents, de l’implantation de technologies plus récentes et de l’utilisation d’une plus grande quantité de données sur les passagers que celles disponibles à l’heure actuelle pour améliorer davantage la sécurité, de manière à prévenir ce dont j’ai parlé à venir jusqu’ici. Des décisions en ce sens ont déjà été prises par Transports Canada et par d’autres gouvernements dans le monde entier.
L’avenir de l’effectif des transports :
L’aviation dépend d’employés hautement qualifiés, que l’on parle de pilotes, d’ingénieurs, de contrôleurs aériens ou d’inspecteurs de la sécurité. À l’heure actuelle, nous remarquons des problèmes sur le plan de l’offre de compétences en raison de la demande accrue provenant des nouveaux marchés et de l’exode massif d’effectifs appartenant à la génération du baby-boom.
À plus long terme, nous pourrions voir des changements plus fondamentaux être apportés à la nature du travail. Déjà, dans certains pays, des changements se produisent, comme l’adoption du travail sur demande, en tirant profit des nouvelles technolo¬gies pour permettre aux gens de travailler quand et où ils veulent.
Les nouvelles technologies, y compris l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation, changeront de manière fondamentale la façon dont on perçoit le travail et nous voyons ce phénomène avec le nouvel équipement introduit dans les nouveaux avions achetés par les compagnies aériennes pour lesquelles nous travaillons.
Bien que certains emplois dans le secteur de l’aéronautique seront protégés, il est probable que d’autres évolueront, p. ex., le service à la clientèle sera axé sur les questions délicates plutôt que sur les questions de routine puisque toute tâche de nature répétitive risque d’être effectuée par un ordinateur sous forme d’IA.
Et comme la nature du travail change à l’échelle mondiale, les attentes en matière de rémunération et de structures d’incitation changeront également. Le « contrat » de travail – autant moral que légal – changera. N’oubliez pas que la mondialisation est une poussée visant à faire baisser les salaires et les avantages sociaux. J’ose espérer que cette nouvelle vague de changements sera accompagnée d’une agitation au sein de la main-d’œuvre. C’est le retour de la révolution industrielle!!
De toute évidence, les syndicats qui ont des assises internationales survivront, puisqu’ils ont copié les entreprises et leurs structures de manière à survivre et à faire face à la concurrence pour essayer de représenter leurs membres et leurs meilleurs intérêts. UNIFOR – vous êtes voués à l’échec!
Comment parviendrons-nous à nous adapter aux changements? À court terme, le Canada devra investir davantage dans les compétences et les structures pour suivre le rythme d’une main-d’œuvre changeante et positionner le secteur de l’aéronautique comme un secteur en demande chez les jeunes à la recherche d’un emploi, peu importe où ou pour qui vous travaillez. Le Canada devra peut également faire appel à de nouvelles technologies pour « accélérer » l’acquisition d’ « expérience », particulièrement dans le cas de certains métiers plus spécialisés.
Le Conseil canadien de l’aviation et de l’aérospatiale (CCAA), dont l’AIMTA est membre depuis le début des années 1980, a récemment réalisé une étude pour le gouvernement du Canada en utilisant des données réelles sur le marché du travail qui montrent que nos collèges, de même que le Canada en tant que pays, ne suivent pas le rythme de la demande de main-d’œuvre spécialisée dans le secteur de l’aéronautique et, par conséquent, nous devons embaucher des travailleurs et travailleuses qui proviennent de l’extérieur du Canada. Il s’agit d’un problème de taille à plusieurs égards, en raison de nos hauts taux de chômage et surtout puisque d’autres pays vivent les mêmes préoccupations liées à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
À moyen et long terme, il faudra gérer la transition vers l’automatisation, qui exigera probablement un plus petit effectif. Cette transition devra être gérée et négociée avec les syndicats, les organismes de réglementation comme Transports Canada / le gouvernement canadien et les collèges pour nous assurer d’avoir une main-d’œuvre qualifiée nécessaire constante à notre disposition et pour nous assurer d’avoir des emplois valorisant à offrir et un secteur de l’aéronautique en santé au Canada.
Services d’escale :
Les services d’escale comprennent, de façon générale, tous les services requis par un avion entre l’atterrissage et le décollage. Cela comprend le guidage, le chargement et le déchargement, le ravitaillement en carburant, le contrôle de la sécurité, la manutention des bagages des passagers et du fret, l’entretien des avions et ainsi de suite. Ces tâches sont pour la plupart confiées à des sous-traitants par plusieurs compagnies aériennes, tandis que certaines choisissent de garder certaines ou la plupart de ces tâches pour elles-mêmes.
Ces tâches sont au centre des changements mondiaux. Étant donné que les environnements de travail changent radicalement pour les préposés aux services d’escale dans le monde entier, l’établissement de réseaux syndicaux et la création de groupes de travail sont cruciaux, puisque ces emplois sont répartis en secteurs de service distincts et font l’objet de DP sur lesquelles les entreprises sont appelées à soumissionner, le résultat final étant des « salaires / coûts d’exploitation les plus bas possible ».
Les administrations aéroportuaires canadiennes et les compagnies aériennes, comme Westjet et Air Transat pour n’en nommer que quelques-unes, se font la course pour conclure des contrats de sous-traitance pour leurs services de prise en charge des avions en escale dans le but de réduire les coûts, tout en créant de l’instabilité. Nous avons été continuellement en lutte avec l’autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA) et d’autres instances au Canada au cours des dernières années relativement à leurs pratiques de roulement abusif de contrats qui ont des répercussions sur nos membres.
Cette pratique de roulement abusif de contrats, qui a des répercussions sur tous les syndicats à l’aéroport, semble être concentrée principalement à Toronto, mais elle s’est répandue dans d’autres aéroports au Canada. Nos membres qui occupent ces emplois touchés par des roulements abusifs de contrats constatent qu’ils ont de nouveaux employeurs, de nouveaux contrats, des salaires plus bas, moins d’avantages sociaux, un nouveau classement selon l’ancienneté et la possibilité de ne pas être réembauchés à des intervalles de quelques années. S’ils sont réembauchés, ils constatent un relâchement dans les normes de sécurité, un plus grand nombre de blessures et qu’ils doivent atteindre de nouveaux objectifs. Heureusement, avec l’aide de personnes comme Sam Jabbar, nous syndicalisons ces nouvelles entreprises tout aussi rapidement, protégeant ainsi nos membres contre cette pratique de « roulement abusif de contrats ».
Donc, bien que le secteur du transport aérien continue de croître d’environ 3,0 % chaque année au Canada et même s’il y a peut-être plus d’emplois offerts, ceux-ci n’augmentent pas de façon proportionnelle. Les grandes multinationales dominent le secteur des services au sol. Elles économisent de l’argent en achetant de l’équipement de façon centralisée, sans avoir à reproduire l’information et la technologie en double et à soutenir les systèmes, et en partageant leur expérience et leurs connaissances au sein de leurs réseaux. C’est pourquoi c’est important pour nous de travailler en groupes de travail et en réseaux syndicaux pour modifier l’équilibre du pouvoir.
Les accords de libre-échange (c.-à-d. l’AECG, l’ACS, l’ALENA et le PTP) constituent des menaces pour tous ceux qui travaillent dans l’industrie des transports.
L’avenir de l’industrie du transport aérien :
L’industrie du transport aérien a connu peu de difficultés fondamentales en ce qui concerne les modèles commerciaux au cours des 30 dernières années, sauf en ce qui concerne l’arrivée des transporteurs à faibles coûts (TFC) et l’apparition d’alliances mondiales, comme Star Alliance, One World et Sky Team.
Les compagnies aériennes ont de la difficulté à se démarquer les unes des autres et la profitabilité demeure habituellement assez basse même si elles semblent afficher une tendance à la hausse sur ce plan depuis les trois dernières années en raison principalement des faibles prix du pétrole. Il y a toujours un plus grand potentiel pour que les compagnies aériennes tirent profit des nouvelles percées technologiques en matière d’automatisation, de nouveaux modes de transport et des besoins des consommateurs. Le service à la clientèle, les valeurs sociales et la simplicité deviennent très importants, étant donné que les passagers d’aujourd’hui s’attendent à plus. Les compagnies aériennes qui peuvent utiliser les données le plus efficacement auront un net avantage pour faire en sorte que cela se produise effectivement et pour attirer de nouveaux passagers.
Un fait prévisible et puissant est la croissance de la classe moyenne dans les nouveaux marchés et les aéroports et les compagnies aériennes devront donc comprendre ces nouveaux clients et satisfaire leurs besoins et leurs attentes.
L’avenir nous montre que la route sera intéressante et parsemée d’obstacles, mais aussi de nombreuses possibilités et de nouvelles carrières pour les générations à venir. Ce que nous percevions autrefois comme un endroit où vivre et travailler en permanence (une petite ville) est maintenant remplacé par notre bonne vieille planète Terre, sur laquelle il y aura moins de limites et où on pourra parcourir la même distance en moins de temps, de façon à aller travailler et à revenir à la maison pour élever notre famille.
Administrations aéroportuaires canadiennes :
L’AIM a appuyé avec succès la campagne de « Lutte pour le salaire horaire à 15 $ et l’équité » qui se répand rapidement à l’échelle du Canada. L’Ontario a été la dernière province à adopter une augmentation du salaire minimum, qui atteindra 15 $ de l’heure en 2019 si le nouveau gouvernement ne change pas cette décision. L’Alberta a commencé à hausser son salaire minimum, qui se chiffre dorénavant à 13,60 $ de l’heure. Il s’agit d’une lutte et d’un principe à défendre pour nous et nous devons tous continuer de l’appuyer jusqu’à ce qu’il soit en place à l’échelle du pays.
Les comités locaux d’action politique font de l’excellent travail pour mettre les préoccupations en relief et promouvoir la campagne de « Lutte pour le salaire horaire à 15 $ et l’équité ».
Conseil canadien de l’aviation et de l’aérospatiale :
Le CCAA continue d’examiner des façons d’appuyer les travailleurs et travailleuses de l’aviation et de l’aérospatiale au Canada et continue, par conséquent, de fonctionner avec le financement de projets particuliers du gouvernement. Le CCAA est le seul conseil national canadien en place pour le secteur de l’aéronautique et de l’aérospatiale à l’heure actuelle et il se consacre à veiller à ce que le secteur canadien de l’aéronautique et de l’aérospatiale dispose d’un nombre suffisant de travailleurs et travailleuses possédant les bonnes compétences pour répondre à ses besoins.
Ces travailleurs et travailleuses collaborent avec tous les segments de l’industrie en vue d’élaborer des outils et des solutions pour des compétences précises et pour répondre aux besoins démographiques particuliers de l’industrie. Aujourd’hui, le CCAA a deux secteurs d’intervention privilégiés : le perfectionnement des compétences au moyen de la création d’une norme nationale d’apprentissage et les données démographiques de l’industrie (l’offre et la demande relative à des compétences en particulier). Pour obtenir des détails supplémentaires sur ce qui précède et d’autres nouvelles, consultez son site Web à l’adresse suivante : www.avaerocouncil.ca
Transports Canada :
Les Systèmes de gestion de la sécurité (SGS) continuent de s’avérer problématiques. Les membres continuent de nous faire part de leurs préoccupations et malgré tous ces comptes rendus, Transports Canada et notre gouvernement canadien continuent de soutenir ce programme sans apporter les modifications nécessaires aux règlements.
Le 4 avril 2017, nous avons rencontré le comité des transports (TRAN) à Ottawa et exprimé un message ferme sur nos préoccupations en matière de sécurité liées à l’industrie aéronautique dans les endroits où nos membres travaillent, y compris les SGS, de même que sur les questions liées aux machines utilisées dans les aéroports pour contrôler les passagers. En tant que plus grand syndicat au Canada et en Amérique du Nord représentant des membres de l’industrie du transport aérien, nous sommes très préoccupés par nos découvertes récentes au sein de certaines entreprises et à des endroits en particulier. Cela a formé une partie de notre présentation.
Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) :
L’ITF est une fédération internationale d’organisations syndicales d’ouvriers du transport. Il y a quelque 700 syndicats représentant environ 4,5 millions de travailleurs et de travailleuses du secteur des transports dans 150 pays. La section de l’aviation civile se réunit en novembre chaque année pour discuter de ses projets en cours et cette année, l’ITF tiendra son congrès à Singapour, un événement tenu à tous les quatre ans pour établir les politiques et l’orientation stratégique.
La question des pavillons de complaisance a commencé dans le secteur maritime et s’est propagée jusque dans l’aviation. Les deux groupes collaborent étroitement pour combattre cette nouvelle stratégie employée par les compagnies aériennes. Le pavillon de complaisance est l’immatriculation d’un aéronef dans un pays étranger où les lois sont laxistes et l’exploitation de cet aéronef dans d’autres pays.
Une vidéo créée par l’ITF traitant des préoccupations des membres du secteur aéronautique a été conçue de manière à couvrir les préoccupations en matière de sécurité, la réglementation libéralisée, l’emploi précaire et les pavillons de complaisance, pour n’en nommer que quelques-unes. Cette vidéo de deux minutes résume leurs préoccupations relativement à la sensibilisation de nos membres. Cliquer ici pour la regarder :
Voici quelques-uns des projets courants du personnel au sol de l’aviation civile de 2014 à 2018 sur lesquels l’on travaille : la campagne de sensibilisation à l’allègement des bagages (Pack Less), Swissport, le groupe de travail sur l’entretien, la réparation et la révision (MRO), la syndicalisation des aéroports, le Réseau des vols longue distance, les pavillons de complaisance, le changement technologique et l’avenir du travail, ainsi que les accords commerciaux internationaux. Évidemment, le recrutement international continue d’être une priorité absolue afin de veiller à ce que tous les travailleurs et travailleuses au monde aient des salaires et des avantages sociaux équitables, de même que le respect de leurs employeurs.
L’ITF continue de concentrer ses efforts sur « l’Accord sur le commerce des services » (ACS) que 50 pays négocient secrètement en arrière-plan depuis 2012. Pour l’instant, le mandat consiste à informer les syndicats et leurs membres de ses répercussions sur la population active.
Le mandat de l’ACS consiste à dépouiller les citoyens et nos gouvernements de leur pouvoir politique et de le donner aux sociétés multinationales. Si l’accord est adopté, les droits des travailleurs et travailleuses seront érodés, les sociétés auront des avantages sur le plan de la prise de décisions économiques et cela ouvrira la porte à une nouvelle vague de privatisation. Tout est une question de mouvement de capitaux loin des collectivités et des services locaux, privés et publics, dont dépendent quotidiennement les gens. Si l’accord est ratifié, cela provoquerait des dommages permanents et céderait plus de richesse et de pouvoir aux entreprises multinationales.
L’ITF a récemment ouvert un bureau au siège social de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) à Montréal le 7 mai 2018. Il s’agit d’une étape très importante pour faire entendre les voix des travailleurs et travailleuses à l’OACI et ses partisans de la droite partout dans le monde.
De concert, l’AIM et l’ITF soulèvent nos préoccupations par le biais de plusieurs exposés de principe présentés à l’OACI concernant plusieurs questions, comme : la déqualification des métiers liés à l’entretien d’aéronefs et Ciel ouvert, pour n’en nommer que quelques-unes. L’ACI a tenu un atelier Ciel ouvert les 7 et 8 mai.
L’automatisation et la numérisation continuent d’être une préoccupation pour les travailleurs et travailleuses du secteur des transports. L’arrivée de nouvelles technologies qui remplacent les travailleurs et travailleuses ira également en croissant, jusqu’au point où plusieurs emplois seront perdus.
Nous sommes confrontés à trois défi : 1 – La robotisation et le contrôle à distance des emplois; 2 – Les améliorations apportées au traitement de données et aux algorithmes qui ont une incidence sur les pertes d’emplois; 3 – L’introduction du concept Uber pour les avions et les vols privés. Beaucoup de travail et de recherche ont été faits pour élaborer une plateforme visant à montrer ce qui peut être fait pour relever ces défis.
L’AIM et l’ITF travaillent de concert sur un projet très important si les syndicats veulent survivre et représenter comme il se doit la nouvelle génération de travailleurs et travailleuses au moment où la génération du baby-boom prend sa retraite partout dans le monde. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, cliquez sur le lien suivant : www.itfyouth.org ou suivez-les sur Twitter en employant le mot-clic suivant : #ITFyouth.
Lobbying politique :
Grâce aux initiatives de l’Action politique de l’AIM, ces questions et l’attaque constante de la part de nos gouvernements qui essaient de nous enlever nos droits et de forcer la baisse des salaires seront connues et feront l’objet de discussions à vaste échelle parmi nos membres, leurs familles et leurs amis.
Nous devons commencer à élire des politiciens qui s’emploieront à répondre à nos préoccupations. L’AIM fait sa part des choses et a commencé à participer activement à la vie politique de façon à ce notre gouvernement comprenne que nos problèmes doivent être réglés. Avec la nomination de Lou Pagrach à titre de responsable de l’Action politique, l’AIM continue d’aller de l’avant pour rendre les gouvernements plus responsables de leurs décisions. Ce que l’AIM espère est que cela a suffisamment suscité votre intérêt pour vous inciter à participer plus activement vous aussi.
J’espère que vous avez aimé mon rapport, que j’ai produit pour vous avec plaisir,
Carlos DaCosta
Coordonnateur pour le transport aérien
AIMTA, Canada
Avril 2018