Ivana Saula
Directrice de la recherche
Il y a six mois, des discussions ont commencé entre le gouvernement fédéral et les compagnies aériennes au sujet de l’aide financière au transport aérien. Dès que les répercussions de la COVID-19 ont été évidentes, l’AIM a entrepris un effort continu de lobbying pour obtenir de l’aide pour l’aviation et le transport aérien. De plus, au cours de la dernière année, un par un, les gouvernements du monde entier ont annoncé de l’aide spécifiquement pour les compagnies aériennes. Au Canada, nous attendons toujours.
Une annonce récente a révélé qu’un autre paquet d’aide serait mis à disposition, mais il peut vous surprendre que l’aide financière se concentre sur l’industrie de la musique et à hauteur de 2,5 millions de dollars. Comme tant d’autres, les travailleurs de cette industrie ont été touchés par des fermetures de plusieurs mois et d’autres restrictions qui ont paralysé les événements musicaux en direct. La vie de milliers de travailleurs au Canada a été bouleversée et, par cette mesure, tout programme d’aide qui aide les travailleurs est le bienvenu.
Mais pourquoi est-ce si long de s’entendre sur une entente pour le transport aérien, alors que 3,2 % du PIB du Canada provient du transport aérien? Au Canada seulement, l’industrie contribue pour 51,4 milliards de dollars au PIB du pays et soutient environ 633 000 emplois. Les dépenses des touristes étrangers soutiennent un autre 16,7 milliards de dollars du PIB, soit une contribution totale de 68,1 milliards de dollars. N’oublions pas que le transport aérien soutient également des industries comme l’aérospatiale, le tourisme, l’hospitalité, la culture et les arts, et le divertissement.
Bien que deux ordres de gouvernement distincts soient responsables des deux industries, l’absence d’un plan pour le transport aérien, en dépit des demandes de l’industrie et des syndicats au gouvernement fédéral, laisse perplexe.
L’urgence du besoin est claire, mais l’obstacle à la fourniture d’un paquet d’aide ne l’est pas. Certaines compagnies aériennes et le gouvernement ont discuté de l’aide financière. Cependant, bien que le gouvernement fédéral ait tardé à réagir, les compagnies aériennes semblent avoir refusé de respecter les conditions énoncées par le gouvernement en échange de fonds publics.
On ne sait pas combien de temps cette impasse va durer, mais une chose est certaine : les travailleurs et les collectivités continuent de souffrir dans l’incertitude de ce que l’avenir nous réserve. Le financement doit être disponible et selon des modalités qui servent les travailleurs et le public. En cette période critique, les compagnies aériennes et le gouvernement doivent garder à l’esprit le tableau d’ensemble, mettre de côté les différences, car attendre et tergiverser sur un paquet pourrait nous mener à une situation où il n’y a peut-être pas d’industrie à sauver.