Par Ivana Saula
Directrice de la recherche, AIM Canada
L’industrie aérospatiale canadienne est en voie de devenir un sujet de discussion pour les dirigeants politiques de toutes les allégeances. Le débat sur le remplacement des CF-18 a remis l’industrie aérospatiale au centre de ces discussions. Les efforts de lobbying de l’AIM, ses innombrables réunions et collaborations avec les principaux intervenants et associations du secteur, tels que l’AIAC et le CCEA, ont permis de mieux faire connaître l’industrie et les problèmes qui l’affligent.
« Nous nous sommes engagés à défendre les intérêts de nos membres du secteur de l’aérospatiale aussi longtemps qu’il le faudrait pour inscrire la question à l’ordre du jour politique national », a déclaré le vice-président général, Stan Pickthall. « Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que cet objectif a été atteint. Mais, notre plaidoyer ne s’arrête pas là ». Le VPG Pickthall a ajouté que « la prochaine étape pour le gouvernement est d’élaborer les éléments d’une stratégie nationale exhaustive visant à soutenir l’industrie aérospatiale canadienne. Notre appel pour une stratégie nationale prend enfin son envol ».
Non seulement avons-nous réussi à mieux faire connaître les défis auxquels l’industrie aérospatiale est confrontée, mais, surtout, l’AIAC et le CCEA ont fait écho à notre appel en faveur d’une stratégie nationale exhaustive, tout comme l’ont fait le NPD et le Bloc québécois.
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a récemment déclaré : « Il faut prendre des engagements manifestes pour protéger le secteur ici au Canada. Le fait qu’au fil des ans, nous n’avons vu aucun résultat montre pourquoi nous réclamons depuis si longtemps une stratégie nationale claire en matière d’aérospatiale ». M. Singh a expliqué que « nous avons de solides assises. Nous devons nous appuyer sur celles-ci pour élaborer une stratégie nationale qui établit des lignes directrices précises sur la manière dont nous pouvons tirer parti de notre succès actuel, créer plus d’emplois et protéger les emplois existants ».
Plus tôt cette année, Alexandre Boulerice, député néo-démocrate du Québec, a accompagné le VPG Stan Pickthall sur la colline du Parlement à l’occasion de la publication du rapport intitulé « Potentiel cloué au sol ». Il a souligné une fois de plus « qu’une stratégie nationale coordonnée nous permettra non seulement de conserver nos acquis canadiens, mais aussi de croître ».
À la base de la stratégie nationale de l’AIM se trouve une politique industrielle qui ciblerait le secteur, l’emploi et la formation. Les éléments sont déjà là. Mais, ils ne sont pas coordonnés. Nous n’exigeons pas nécessairement plus d’argent. Ce que nous affirmons, c’est que la prise en charge n’est pas adaptée à l’industrie. L’AIM estime que nous devrions l’ajuster pour approprier les ressources et en user plus efficacement.
Ce sentiment est partagé par Jim Quick, président de l’AIAC, selon qui une politique industrielle est primordiale, car elle nous expliquerait « comment être compétitifs au cours des cinq à dix prochaines années ». M. Quick a ajouté que ce qui est en jeu, c’est que « le Canada est de plus en plus à la traîne à l’échelle internationale. Nous sommes au cinquième rang mondial en tant que nation aérospatiale, avec 36 millions d’habitants. Cela signifie que nous exerçons une grande influence. Au moment d’examiner ce qu’il faut faire pour être concurrentiel à l’échelle mondiale, nous devons vraiment réfléchir à la manière dont nous voulons positionner l’industrie aérospatiale ».
L’AIAC invitera le nouveau gouvernement minoritaire à mettre sur pied un caucus de l’aérospatiale. Selon M. Boulerice, cela sera bénéfique pour « exercer une pression interne sur le gouvernement, qui pourrait également prendre position publiquement sur un enjeu ».
L’AIM appuie fermement cette initiative et toute autre tribune de discussion constructive qui aideront le nouveau gouvernement à élaborer une stratégie en matière d’aérospatiale. Tellement de choses sont en jeu dans l’espace aérien et nous disposons de si peu de temps. Il faut agir et nous avons un rôle à jouer dans la réalisation de cet objectif.