La présentation aujourd’hui d’un projet de loi interdisant les briseurs de grève pendant les grèves constitue un premier pas monumental pour les travailleurs canadiens et la protection du droit de grève au Canada. L’AIMTA applaudit la présentation de ce projet de loi et travaillera avec diligence pour en faire une loi fédérale. Ce projet de loi est l’aboutissement de multiples efforts et de décennies de défense de revendication, ce qui n’aurait pas été possible sans l’entente de l’offre et de la confiance entre le NPD et les libéraux.
Les grèves sont un sujet controversé depuis longtemps et, au cours des dernières années, nous avons vu des tentatives visant à criminaliser carrément les activités de grève. « Ce projet de loi maintiendrait le droit constitutionnel de négocier librement, dont une partie est le droit de grève. Les syndicats comptent sur la volonté et la capacité financière des employeurs pour continuer à employer des travailleurs, à leur tour, les seuls leviers dont disposent les syndicats sont les grèves, sans lesquelles la négociation perd de son efficacité. Ce projet de loi rendra le processus de négociation plus équitable, réduira l’intensité des grèves acharnées et des lock-out en veillant à ce que les parties parviennent à des ententes sur un pied d’égalité. » David Chartrand, vice-président général de l’AIMTA a souligné en réponse à l’annonce. Il a ajouté que « après de nombreuses attaques contre les droits des travailleurs, aux niveaux provincial et fédéral, les nouvelles sont encourageantes ».
Si le Canada n’inscrit pas ce projet de loi dans la loi, nous resterons en mauvaise compagnie avec des pays qui ont des lois du travail faibles et désuètes, ce qui irait également à l’encontre des conventions de l’Organisation internationale du travail sur le droit de grève dont le Canada est signataire.
Nous reconnaissons que, dans certains cas, le travail essentiel doit se poursuivre, mais nous maintenons que le travail essentiel doit toujours être effectué par des travailleurs qualifiés, formés et expérimentés, plutôt que par des briseurs de grève qui peuvent constituer une menace pour eux-mêmes ou pour la collectivité.
L’AIMTA est fière d’avoir défendu, avec d’autres affiliés du Congrès du travail du Canada (CTC), sa position sur cette question en soulignant, d’abord et avant tout, l’impact de l’absence de loi anti-briseurs de grève sur nos membres et leurs collectivités.
En 2015, les membres de l’AIMTA au Manitoba se sont livrés à une grève acharnée au cours de laquelle l’employeur a eu recours à des briseurs de grève. Des briseurs de grève de partout au pays ont été embauchés, et l’employeur a réservé un hôtel entier pour l’hébergement, embauchant 7 autobus et 52 gardes qui étaient en service 24/7 pour protéger les travailleurs de remplacement. L’employeur a intentionnellement prolongé la grève en privant la section locale de fonds, ce qui a fait pression sur les grévistes. Dans les petites collectivités, les grèves se répercutent souvent sur la collectivité, comme ce fut le cas dans ce cas-ci, déchirant la collectivité très unie avec des divisions durables à ce jour.
Alors que les activités de grève au Canada s’intensifient et que les travailleurs sont poussés au bord du processus de négociation, le seul mécanisme pour assurer l’équité des négociations est l’interdiction des travailleurs de remplacement. Le vice-président général du Canada a souligné que cette mesure législative est la bienvenue et qu’elle était très attendue et qu’elle protégera sans aucun doute le droit de grève. Il a souligné que, malgré cette évolution positive, une certaine incertitude demeure et qu’une route difficile attend les syndicats alors que nous intensifions nos efforts de lobbying pour faire adopter ce projet de loi.