Rapport canadien
Sous la direction et la supervision des dirigeants et des employés du bureau canadien de l’AIM, 33 délégués et 12 membres du personnel ont participé à deux ateliers le mardi 11 avril 2017.
Le premier atelier a été une séance stratégique intitulée « Building a Stronger IAM » (Renforcer l’AIM), tandis que le deuxième a pris la forme d’une séance pratique de lobbying intitulée « Political Action Lobbying » (Lobbying politique).
Nos délégués se sont divisés en deux groupes, chacun desquels a assisté à chaque séance séparément.
Renforcer l’AIM
Les deux groupes ont été d’avis que nous faisons face à plusieurs enjeux qui nous concernent dans l’immédiat et à très court terme. Partout au Canada, le recrutement interne et externe demeure un véritable problème.
Le taux de syndication est en baisse, mais le problème ne s’arrête pas là. Le roulement continu des contrats force nos membres à se battre continuellement pour conserver leur ancienneté, leurs avantages sociaux et leur taux de salaire. Nous devons faire pression pour obtenir une disposition similaire à celle qui protège les agents de contrôle de la sécurité aéroportuaire, c’est-à-dire l’article 47.2 du Code du travail. En effet, cet article protège les agents de contrôle et d’autres travailleurs des impacts de passer à un nouvel employeur une fois que l’autorité aéroportuaire a attribué le nouveau contrat.
Le gouvernement libéral majoritaire a annoncé aux médias qu’il envisageait la possibilité de privatiser les principaux aéroports canadiens. Un tel plan n’a jamais figuré dans les cartes pendant la dernière campagne électorale. Cependant, il appert maintenant que l’enjeu est devenu une priorité du gouvernement.
« L’AIM s’oppose fermement à la privatisation des aéroports. »
La « privatisation des aéroports » pourrait mettre en péril les emplois et les salaires de nos membres en raison du modèle à but lucratif qui serait mis en place. Et c’est sans mentionner les éventuelles hausses de coûts pour les lignes aériennes et le public voyageur afin de permettre aux aéroports nouvellement privatisés de dégager des profits pour leurs actionnaires. Le modèle sans but lucratif actuellement en place doit être maintenu, moyennant certaines améliorations. Il ne doit pas être remplacé par le modèle à but lucratif proposé. Même les principaux transporteurs (Air Canada, WestJet, Air Transat et certains transporteurs américains) de même qu’une majorité d’autorités aéroportuaires au Canada s’opposent à ce plan de privatisation des aéroports.
Les délégués canadiens ont dressé une liste de mesures à prendre pour renforcer l’AIM :
- Éduquer nos délégués syndicaux et les rencontrer plus souvent
- Faire encadrer les nouveaux délégués par des délégués chevronnés
- Faire bénéficier les délégués syndicaux de rapports réguliers de commentaires des membres
- Tenir des séances d’information à l’intention des membres des sections locales
- Offrir des vidéos de formation en ligne (de sorte à réaliser des économies de coûts)
- Être à l’écoute des membres, car ce sont eux qui ont plus d’une solution à offrir (organiser les organisés)
- Mieux communiquer et diffuser certaines de nos victoires confidentiellement
- Passer en revue les commentaires soulevés pendant les rencontres et dresser un plan pour les mettre en œuvre
- Tenir des événement sociaux et/ou faire soutenir par des sections locales aux finances solides des sections locales représentant peu de membres
- Créer et mettre en œuvre des plans d’action de concert avec tous les niveaux de l’AIM
- Faire mettre en place par les sections locales un comité responsable de la mise en œuvre du plan
- Faire preuve de persévérance dans la mise en œuvre du plan
- Tenir des levées de fonds à des fins de sensibilisation et de facilitation de la mise en œuvre des plans d’action
- Enfin, fixer des objectifs atteignables et continuer de mettre l’accent sur des objectifs plus atteignables.
Bien que nos délégués aient longuement délibéré sur tous ces enjeux, nous avons choisi de nous concentrer dans ce rapport sur les enjeux que nous jugions les plus prioritaires.
Nous avons convenu que la formation offerte aux délégués syndicaux par les sections locales était un problème fondamental et que la solution à ce problème contribuerait à résorber certains de nos autres enjeux. Nous devons mieux utiliser les outils dont nous disposons déjà.
Nous avons tous convenu que la formation que nous proposons à nos délégués est limitée et que ces derniers n’ont pratiquement aucune information à transmettre aux membres. Cela doit changer, sans quoi nos délégués et notre organisation tout entière sont voués à l’échec.
Si nous voulons que nos membres continuent d’appuyer notre syndicat et y jouent un rôle plus actif, ils doivent recevoir de l’information pertinente dans leur lieu de travail de la part de dirigeants syndicaux bien formés. Nous nous faisons continuellement reprocher que nous ne sommes pas assez présents dans les lieux de travail. Pourtant, nos délégués y sont présents 24 heures par travail, 7 jours par semaine. Si nous adoptons les suggestions formulées dans ce rapport, nous pourrons avoir une influence majeure sur la suite des choses.
Les délégués syndicaux sont un prolongement des sections locales, les sections locales sont un prolongement des districts et les districts sont un prolongement de la Grande loge. Nous devons travailler tous ensemble. Utilisons notre « armée » de délégués, car c’est un de nos outils les plus efficaces pour communiquer avec nos membres et les organiser. C’est en formant cette armée que nous ferons en sorte que nos délégués deviennent des agents d’organisation redoutables dans nos rangs.
Une fois cette fondation en place, nos délégués ont recommandé que des plans d’action soient préparés sur des enjeux précis afin que nous puissions communiquer des messages clairs aux membres.
Lobbying politique
Le deuxième atelier auquel nos délégués ont participé concernait le lobbying politique.
Nous faisons face à de nombreux enjeux politiques en raison de la piètre protection offerte par les lois en place au pays. De plus, nombre de projets de loi déposés par nos élus sont conçus pour nuire aux travailleurs canadiens.
Dans le cadre de cet atelier, nous avons pu nous familiariser avec des stratégies et mettre en pratique des tactiques de lobbying sur un enjeu, celui de la privatisation des aéroports canadiens.
Nous avons appris qu’il est préférable de former des équipes de quatre ou cinq personnes et de nommer un porte-parole responsable de parler au nom du groupe. Une personne dans chaque groupe devrait documenter tout ce qui se passe pendant la rencontre, au cas où des points d’action doivent faire l’objet d’un suivi. Chaque groupe doit mener de la recherche bien à l’avance pour connaître la feuille de route du politicien qu’il souhaite rencontrer et faire preuve de persévérance dans ses demandes de rencontre. Avant la rencontre, il y a lieu d’élaborer une stratégie en vue de livrer le message efficacement.
Il est très important de rester sur le sujet et de maintenir le cap sur l’enjeu en question en expliquant et justifiant nos préoccupations. Nous devons aussi pouvoir formuler des suggestions visant à améliorer la situation. À la fin de la rencontre, partagez toute information pertinente que l’élu devrait savoir ou partager avec d’autres élus. Il faut faire preuve de politesse et remercier l’élu d’avoir pris le temps de rencontre le groupe. Une photo de groupe avec l’élu représente toujours un bon outil pour partager avec nos membres le fruit de notre travail. L’échange de coordonnées est également recommandé afin que nous puissions maintenir la communication ouverte au cas où d’autres renseignements étaient requis. Et un courriel de suivi doit être envoyé.
L’étape suivante de cet atelier a été une pratique de techniques de lobbying avec le personnel de l’AIM. C’est à cette étape que nous avons été sensibilisés au fait que connaître son sujet est très important, surtout au moment de s’entretenir avec un politicien au fait de ses dossiers.
À la fin de cet atelier, nous comprenions tous l’importance du lobbying. Le lobbying a pour but d’influencer les décideurs et, surtout, de les sensibiliser aux enjeux sur lesquels ils seront appelés à voter et qui auront une incidence sur les citoyens du Canada, dont nous faisons partie.
Au Canada, nous faisons face à une résurgence d’un gouvernement conservateur très de droite. En mai 2017, nous connaîtrons la personne qui dirigera désormais le parti conservateur fédéral. Si les récents sondages s’avèrent, nous aurons droit à notre propre version nordique de Donald Trump en la personne de Kevin O’Leary. Cette vedette de la téléréalité millionnaire a publiquement affirmé que les syndicats devraient être déclarés illégaux et leurs dirigeants devraient être jetés en prison. Maintenant plus que jamais, nous devons être politiquement actifs.
En février 2017, l’AIM a pris part à la plus importante journée de lobbying organisée par le Congrès du travail du Canada (CTC) dans l’histoire du Canada. Un total de 265 membres de différents syndicats canadiens ont convergé sur la Colline parlementaire à Ottawa, où ils ont pris la parole sur des enjeux comme la Loi sur la réforme des pensions et le régime national d’assurance-médicaments pour ne nommer que ceux-là.
Bien que l’AIM ne soit pas le plus grand syndicat au Canada, elle comptait le plus grand groupe présent à ce congrès pour participer à l’exercice de lobbying. Nous en sommes fiers, mais nous ne nous arrêtons pas là. L’AIM est fière de mener le mouvement syndical et le lobbying est appelé à contribuer gros à notre succès.
Dave Flowers
Porte-parole du comité canadien
Président de la SL 2323
AIMTA Canada