Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne a déposé le budget 2017 de l’Ontario le 27 avril. Au terme de plusieurs années marquées par l’austérité, le ministre des Finances, Charles Sousa, a présenté aux Ontariens un budget équilibré sur la base des prévisions.
Ce budget dicte le ton de la prochaine campagne électorale en 2018. Il vise à attirer de nouveaux électeurs au Parti libéral. Ce virage centre-gauche représente une façon pour le gouvernement Wynne de se démarquer des partis d’opposition, soit le NPD Ontario et le Parti conservateur de l’Ontario. Gardez en tête la devise des libéraux : faire campagne à gauche et gouverner à droite.
La grande surprise révélée dans ce budget concerne le secteur des soins de santé, avec le lancement de l’Assurance-santé Plus : Assurance-médicaments pour les enfants et les jeunes. À compter du 1er janvier 2018, la province couvrira tous les coûts des médicaments sur ordonnance des personnes de 24 ans ou moins, sans égard au revenu familial. Le régime d’assurance-médicaments proposé par le NPD couvrirait tous les Ontariens. Les personnes âgées de 25 à 64 ans doivent donc toujours souscrire une assurance-santé privée, si elles ont la chance de pouvoir avoir accès à un tel régime. Un Ontarien sur quatre n’a pas les moyens financiers de se payer des médicaments sur ordonnance.
Le ministre des Finances a annoncé d’autres dépenses en soins de santé la semaine dernière :
- Un montant additionnel de 518 millions de dollars (hausse de 3 %) sera investi dans les hôpitaux en 2017-2018
- Un montant de 9 milliards de dollars sera investi sur dix ans dans de nouvelles subventions d’immobilisation pour soutenir la construction de plusieurs nouveaux grands hôpitaux
- La nouvelle stratégie ontarienne en matière de démence prévoit plus de 100 millions de dollars sur trois ans pour venir en aide aux personnes atteintes de démence
- Le budget des soins de longue durée sera bonifié de 2 % en 2017
- Un montant de 20 millions de dollars supplémentaires est investi en 2017 dans les services de répit pour les aidants de personnes qui reçoivent des soins à domicile
Comme mentionné ci-dessus, des années d’austérité ont contribué à détériorer le secteur des soins de santé au point où il n’est plus en besoin de répondre aux besoins médicaux des Ontariens. Les effets des pénuries de personnel sur les travailleurs de la santé et les préoccupations de plus en plus vives concernant la violence au travail contre des professionnels de la santé sont de tristes exemples des dommages causés par des politiques de sous-financement au système provincial des soins de santé au fil des années. La hausse du financement des soins de longue durée ne couvre que l’inflation.
D’autres enjeux comme les pénuries récurrentes de lits et de services ainsi que le vieillissement de la population ne sont pas abordés dans ce budget, malgré l’augmentation annoncée du financement des hôpitaux. L’Ontario demeure derrière où la province était il y a une décennie.
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