Jour de deuil du 28 avril 2013

Chaque année, le Syndicat des machinistes se joint à d’autres syndicaux nationaux et à des agences de santé et de sécurité des quatre coins du pays qui ont une accréditation syndicale afin de rendre hommage aux personnes ayant été tués ou mutilés dans le cadre de leur emploi. Il est tout aussi important de continuer de mettre en évidence le carnage et les pertes personnelles qui résultent des accidents de travail et des maladies professionnelles. De tels efforts sont cruciaux pour mieux sensibiliser la population aux efforts que nous déployons collectivement pour sauver des vies et protéger les travailleurs partout.

 

Reconnaissant que perdre la vie au travail est tragique peu importe quand et où ça se produit, cette année encore, l’importance des efforts déployés devient d’autant plus évidente à la lumière des horribles événements survenus le 24 avril 2013. Plus de 300 travailleurs ont perdu la vie dans l’effondrement d’une usine textile de Savar, au Bangladesh. Heureusement, plus de 2 300 travailleurs ont pu être sauvés. Ce qui est particulièrement révélateur dans le cas de cet effondrement est que de larges fissures avaient été détectées dans les murs de l’usine deux jours avant l’accident, mais que rien n’a été fait pour protéger les travailleurs. La police avait ordonné l’évacuation du bâtiment après avoir découvert les fissures, mais les propriétaires de l’usine ont choisi de faire fi de l’ordonnance. L’usine fonctionnait donc à pleine capacité lorsque le bâtiment s’est effondré.

 

Depuis, on a appris que le bâtiment avait été approuvé comme structure à cinq étages, mais que le propriétaire avait fait ajouter trois étages supplémentaires en toute illégalité. Ce désastre est le pire jamais à survenir dans l’industrie du vêtement en plein essor du Bangladesh. C’est pire encore qu’un incendie survenu il y a cinq mois, lequel a tué 112 personnes. Les autorités s’étaient alors engagés à resserrer les normes nationales en matière de protection des travailleurs. Mais on voit bien que très peu n’a changé au Bangladesh, un pays où les salaires sont parmi les plus faibles sur la planète et dont la main-d’œuvre représente donc une ressource de choix pour les multinationales du vêtement.

 

Ici, au Canada, nous pouvons nous réjouir du fait que les efforts déployés par des militants de la santé et la sécurité au travail un peu partout se traduisent par moins d’absences résultant d’accidents de travail, bien que la gravité des accidents et des décès qu’ils provoquent demeurent déplorables. Le triste fait demeure que nous pleurions la mort de moins de travailleurs il y a 26 ans jusqu’aujourd’hui!

 

Le coût résultant en termes de vies humaines et de souffrances est tragique et déchirant. Et le coût en dollars pour l’économie canadienne demeure très, très élevé. La sensibilisation du public doit continuer de jouer un rôle de premier plan.
Plusieurs sections locales planifient des événements pour souligner le Jour de deuil. De nombreuses autres assistent aux événements organisés par leur conseil du travail local. Nous vous demandons d’entendre l’appel lancé par notre syndicat international et d’inciter le plus de personnes possible à y participer.

 

Nous avons réalisé d’importants gains par l’adoption de lois faisant en sorte que les entreprises et les cadres directement responsables de travailleurs soient tenus responsables et puissent être poursuivis au criminel en cas de négligence. L’application de ces dispositions demeure toutefois problématique. Le Congrès du travail du Canada (CTC) mène des actions politiques pour tenter de faire combler les lacunes, un peu comme ce qu’a accompli Mothers Against Drunk Drivers (MADD) pour contrer le fléau de la conduite avec les facultés affaiblies et le carnage qu’elle fait sur nos routes et autoroutes. Vous pouvez faire votre part en appuyant le CTC, votre fédération du travail et votre conseil du travail. À l’échelle de votre province ou territoire, vous pouvez écrire à votre premier ministre, vos ministres de la Justice et du Travail, votre procureur général ou encore votre ministre de la Santé et la Sécurité publiques. Vous pouvez vous procurer des modèles de lettre auprès du CTC ou encore de nos représentants nationaux de la santé et la sécurité.

 

En plus des gains législatifs réalisés, nous avons également amélioré nos conventions collectives. Toutefois, à la lumière des statistiques présentées ci-dessus, il nous reste encore beaucoup à faire.

 

« Pleurons les disparus et luttons pour les vivants! »