La solidarité internationale domine l’ouverture du 38e congrès de la Grande loge

 

Dans un discours liminaire réaffirmant l’engagement de l’AIM envers la solidarité internationale, le président de l’AIM, Tom Buffenbarger, a fortement incité les délégués au 38e congrès de la Grande loge – à Toronto, Ontario – d’axer leurs efforts sur les liens qui unissent les travailleurs nonobstant les continents, les pays, les classes sociales ou les cultures.
 
« À mesure de cette semaine avance, vous aurez l’occasion de constater les interdépendances qui unissent les travailleurs partout sur le globe, a affirmé M. Buffenbarger. Ce qui arrive aux travailleurs chinois a des impacts sur les travailleurs nigériens. Ce qui se produit en Caroline du Sud a une incidence sur la situation en Amérique du Sud. Les conditions de travail qui prévalent en Inde ont un impact sur les conditions des travailleurs de l’Indonésie, du Vietnam et du Bangladesh. »
 
Les délégués au congrès auront amplement l’occasion de considérer les scénarios décrits par M. Buffenbarger. Proposant une brochette de conférenciers et de militants des quatre coins du globe, le congrès de cette année se veut la riposte de l’AIM aux sociétés multinationales qui sont prêtes à provoquer des guerres entre nations et entre travailleurs.
 
« La solidarité internationale commence par vous, délégués à ce congrès de la Grande loge, a déclaré M. Buffenbarger. Nous ne devons jamais l’oublier : personne ne sort gagnant du nivellement vers le bas. »
 
De l’espoir pour tous les travailleurs.
 
Liz Shuler, secrétaire-trésorière de la FAT-COI, a été une de plusieurs conférenciers invités à s’adresser aux délégués en ce jour d’ouverture du 38e congrès de la Grande loge. Mme Shuler a parlé des nombreux défis auxquels font face les familles de travailleurs et réitéré l’importance de la solidarité internationale. « Étant donné les défis auxquels nous faisons face, nous ne pouvons pas agir seuls – surtout pas à la lumière des vastes sommes d’argent que nos opposants peuvent injecter dans le lobbying et les courses politiques, a affirmé Mme Shuler. « Donc, que faisons-nous? Nous élargissons nos horizons. Nous élargissons nos horizons afin d’inclure des gens que nous n’aurions pas nécessairement inclus dans le passé. Inclure tous les travailleurs, comme l’affirme éloquemment le thème choisi pour votre congrès. »
 
 « Aujourd’hui, en cette ère de mondialisation et d’accords de libre-échange, les syndicats internationaux jouent un rôle plus important que jamais et nous en avons besoin plus que jamais dans le passé, a déclaré Sid Ryan, président de la Fédération du travail de l’Ontario. Les travailleurs doivent unir leurs forces. Nous devons envoyer des signaux aux travailleurs pour leur laisser savoir qu’ils ne peuvent se permettre de s’asseoir sur leurs lauriers pendant que nos programmes sociaux, régimes d’assurance-maladie et surtout nos emplois sont exportés vers la Chine et tous les autres pays où la main-d’œuvre est meilleur marché. Nous devons forger des liens plus solides entre la FAT-COI, le Congrès du travail du Canada et tous les syndicats se trouvant entre les deux. »
 
John Cartwright, président du Conseil du travail du district de Toronto et York, a joué un rôle de premier plan dans la lutte pour faire augmenter le salaire minimum en Ontario à 10,25 $ l’heure. Il s’agit du salaire minimum le plus élevé en Amérique du Nord. M. Cartwright a affirmé aux délégués qu’il n’y a qu’une seule réponse à donner aux employeurs qui soutiennent que la prochaine génération dans nos deux pays mérite moins. « Nous avons le devoir de nous battre jusqu’au bout pour nous assurer que cela ne se produise jamais. »
 
Andrea Horwath, chef du Nouveau Parti démocratique de l’Ontario, a également parlé du besoin de réforme au sein du gouvernement canadien. « De l’espoir pour tous les travailleurs, ce sont des mots qui ont un sens, a-t-elle déclaré. Encore aujourd’hui, je crois fermement en l’espoir, en l’optimisme et en ce que nous pouvons accomplir si nous travaillons tous ensemble. Nous devons faire des choix. Nous pouvons rester dans un système qui exerce des pressions indues sur la classe moyenne et laisse les gens de plus en plus derrière lui ou nous pouvons opter pour un changement qui place les gens qui font fonctionner cette province au cœur de nos préoccupations.
 
L’histoire syndicale du Canada projetée au grand écran!
 
Dans le cadre des cérémonies de la journée d’ouverture, les délégués ont pu voir l’histoire syndicale du Canada se dérouler devant leurs yeux sur écran géant. 
 
Depuis leurs débuts pendant la Guerre de 1812, les syndicats du Canada ont pris de l’ampleur dans la nouvelle économie industrielle. La première organisation syndicale nationale, le Congrès des métiers et du travail du Canada, a vu le jour en 1883. Deux ans après la fondation de l’AIM en 1888, la première section locale canadienne (la section locale 103) a été créée à Stratford, en Ontario, et, en 1895, le premier vice-président général canadien, Arthur Holmes, est entré en fonctions.
 
Les Machinistes ont été à l’avant-scène de nombreuses luttes syndicales. Ils ont notamment joué un rôle de premier plan dans l’une des grèves les plus militantes et ensanglantées de l’histoire canadienne, soit la grève générale de Winnipeg de 1919.
 
Les membres canadiens de l’AIM ont survécu à la grande dépression et à une deuxième guerre mondiale et ils ont ouvert de nouvelles voies en contribuant à la formation d’un parti politique syndical, le Nouveau Parti démocratique, dirigé par le charismatique Tommy Douglas.
 
Lorsque les délégués ont convergé sur Montréal en 1992, soit la dernière fois que le congrès de la Grande loge s’est tenu en sol canadien, le thème retenu pour ce congrès – soit la solidarité internationale : force, sécurité et succès – faisait écho aux défis de la mondialisation.
 
Au cours de la première décennie du 21e siècle, les membres de l’AIM œuvrant dans les secteurs des transports et de la fabrication manufacturière ont été confrontés à des défis similaires à ceux de leurs confrères et consœurs de l’autre côté de la frontière. Mais ils ont décidé de s’organiser et de se battre, comme le font les Machinistes. Et en 2011, ils ont contribué à l’élection de 102 candidats néo-démocrates à la Chambre des communes et le NPD forme l’opposition officielle depuis.