Toronto, ON – Malgré une pluie battante et des vents mordants, l’AIM a manifesté contre la privatisation d’aéroports canadiens.
En effet, des membres de l’AIM ont été parmi les plus nombreux des syndicats aéroportuaires à participer à la manifestation de la fête des travailleurs 2017 le long du niveau des départs du terminal 1 de l’aéroport Pearson. Le but était de sensibiliser le grand public au ballon récemment lancé par les libéraux de Trudeau. Le gouvernement a calculé qu’il pourrait générer des recettes de plus de 3 milliards de dollars en vendant les principaux aéroports du Canada à des intérêts privés afin de financer des projets d’infrastructure.
« Nous avons déposé un mémoire au gouvernement dans lequel nous expliquons clairement pourquoi nous nous opposons à toute privatisation – même partielle – des aéroports canadiens, a expliqué le VPG canadien de l’AIM, Stan Pickthall. Chaque fois qu’un bien de l’État est cédé au secteur privé, deux réalités deviennent implacables : les coûts augmentent et ce sont les travailleurs qui en paient le prix. » Le lieu de la manifestation avait été sciemment choisi, car l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (la GTAA), qui exploite l’aéroport international Pearson, est la seule qui est en faveur de la privatisation des principaux aéroports du pays.
« Les aéroports de Vancouver, de Calgary et d’Ottawa s’opposent à l’idée, tout comme Air Canada. Ils savent que, si le feu vert est donné à la privatisation, leurs coûts [d’exploitation] augmenteront et le public voyageur finira par payer plus, pas moins, a ajouté Pickthall. Une fois que l’exploitation des aéroports devient une opération à but lucratif, les nouveaux propriétaires chercheront à accroître les profits pour les actionnaires et les moyens utilisés pour y parvenir se font toujours sur le dos des travailleurs. L’aéroport international Pearson est le plus important employeur à Toronto et nous sommes déjà engagés dans une bataille contre la GTAA, qui pratique le roulement de contrats auprès de ses fournisseurs de services. Vous allez de l’avant avec la privatisation de cet aéroport et c’est un problème qui ne fera que s’aggraver. Au nom de nos membres, nous comptons mener cette bataille. »
La manifestation a aussi permis de sensibiliser la population à la nécessité de hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure. « Il est impossible de survivre sur un salaire de 11 $ l’heure, a expliqué Dave Flowers, président de la section locale 2323 de l’AIM. Le problème du roulement de contrats ici à Pearson crée un environnement de précarité et les travailleurs sont obligés de travailler deux, parfois trois, emplois pour subvenir aux besoins de leur famille. Une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure contribuerait grandement à leur permettre de mieux joindre les deux bouts. Plusieurs aéroports aux États-Unis ont adopté cette norme minimale et nous allons continuer de faire pression pour qu’elle soit adoptée ici à Toronto et partout ailleurs au pays. »
[Picture 1] Stan Pickthall, VPG canadien de l’AIM, déclare à des travailleurs aéroportuaires à Toronto que l’AIM s’oppose à toute privatisation d’aéroports au Canada.
[Picture 2] Dave Flowers, président de la section locale 2323 de l’AIM, affirme que l’AIM continuera d’exercer des pressions pour faire hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure.