Le temps est venu d’évaluer des solutions possibles chez Bombardier

Le temps est venu d’évaluer des solutions possibles chez Bombardier

Montréal (Québec) – Plus de 24 heures après la publication de la nouvelle, la position du Syndicat des machinistes n’a pas changé. Cette annonce et la manière dont elle a été communiquée ont désappointé les travailleurs et elles ne sont pas pertinentes.

  

« Depuis ce matin, nous rencontrons des travailleurs de l’usine de Dorval qui se disent déçus de la façon de faire de Bombardier. Ce sont eux, les fabricants des produits qui permettent aux dirigeants de Bombardier d’annoncer des profits et ils méritent qu’on leur dise l’heure juste en ce qui concerne leur avenir » a déclaré David Chartrand, coordonnateur de l’AIM Québec.

   

Lundi prochain, le Syndicat des machinistes assistera à une réunion visant à évaluer les solutions possibles aux 2 500 licenciements annoncés par Bombardier. Des représentants du gouvernement Legault et d’entreprises de la grappe aérospatiale québécoise participeront aussi à cette rencontre. « Le secteur de l’aérospatiale est en bonne posture, le gouvernement est ouvert et la majorité des entreprises sont à la recherche de travailleurs qualifiés, c’est donc le genre de réunion susceptible d’avoir des résultats positifs » a déclaré M. Chartrand. « Les discussions devront également être entamées rapidement avec la direction de Bombardier ».

   

« À court terme, notre priorité consiste à rencontrer la gestion de Bombardier pour obtenir des réponses aux questions des salariés et pour discuter de moyens d’éviter les licenciements. Nous resterons unis et nous relèverons ce défi avec courage et solidarité » a affirmé Yvon Paiement, président de la section locale 712 de l’AIM représentant les travailleurs de Bombardier et de la série C-SEC.

« Si des membres du Syndicat des machinistes devaient compter parmi les personnes mises à pied, le syndicat espère pouvoir invoquer l’accord de réciprocité qui prévoie la mutation de nos membres entre Bombardier et la société en commandite ».

   

« La section locale 712 a fait preuve de prévoyance et d’innovation dans la négociation de cet accord réciproque qui protège mieux nos membres comparativement à d’autres victimes de congédiement », a déclaré le vice-président général canadien de l’AIM, Stan Pickthall.

Travailleurs recherchés dans une industrie d’avenir

 Depuis les dernières années, les États-Unis, la France et le Canada sont les trois pays où le plus grand nombre de postes sont à pourvoir dans le secteur de l’aérospatiale. Selon le CAMAQ, d’ici 10 ans, 31 681 postes seront pourvus au Québec (8 816 postes devant être créés et 22 865 postes à combler principalement en raison de départs à la retraite). Au Québec, l’aérospatiale connaît une pénurie de main-d’œuvre. La situation est telle que certaines grandes entreprises et PME se demandent comment elles pourront satisfaire à leurs obligations contractuelles.

   

 

           

« Cette nouvelle ne doit pas faire croire aux Québécois que l’aérospatiale est une industrie en détresse et les inciter à refuser de faire carrière dans ce domaine », a déclaré M. Chartrand.

«  Il y a, pour le moment, une carence de travailleurs de l’aérospatiale et les écoles sont à moitié vides. Cependant, les occasions existent. Les salaires sont en moyenne 30 % plus élevés que dans le reste du secteur manufacturier et les conditions de travail sont avantageuses. Les avions sont fabriqués au Québec depuis plus de 100 ans. Le succès de l’aérospatiale repose sur nos compétences, notre génie, notre savoir-faire et notre force de caractère. Ce sont ces qualités qui font vivre notre aérospatiale. Nous les avons développées ensemble grâce à nos choix de société. Nous ne les devons pas à une entreprise privée, elles nous appartiennent », a conclu M. Chartrand.