Rapport sur la rénion du OIT – Novembre 2013, par Carlos Da Costa

Récemment, j’ai eu le privilège d’assister à la réunion de la section de l’aviation civile de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) à Londres. De nombreux sujets ayant des répercussions sur les travailleurs de l’aviation partout dans le monde ont été abordés dans le cadre de cette réunion.
 
En plus des rapports nationaux déposés par chacun des syndicats présents, des discussions ont porté sur le rapport de 34 pages de l’Organisation internationale du Travail (OIT) intitulé Effets de la crise économique mondiale sur l’industrie de l’aviation civile et publié en février 2013. Cette initiative – adoptée lors de cette réunion de la section de l’aviation civile de l’ITF à Londres – fournit une direction claire au secrétariat et aux délégués de l’ITF.
 
En guise de contexte, dès 2012 à Genève, l’OIT avait entamé des discussions initiales sur la crise économique dans l’industrie de l’aviation civile dans le but de définir une vision commune des difficultés que traverse l’industrie. Pensons d’emblée aux changements structuraux et aux effets du modèle de transporteur à bas coûts sur l’ensemble de l’industrie. Le but était de parvenir à un consensus sur une approche commune pouvant contribuer à rendre l’industrie plus viable.
 
À la 6e conférence de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), les programmes de libéralisation et de déréglementation ont dominé l’ordre du jour. Par conséquent, la délégation de l’ITF y a déposé plusieurs documents de discussion pour influencer les débats. L’ITF visait principalement à éliminer le risque de voir des transporteurs aériens se relocaliser dans d’autres pays ou immatriculer leurs appareils à l’étranger pour réduire leurs coûts sociaux et leurs frais de main-d’œuvre. Une telle situation introduirait le problème des pavillons de complaisance dans l’industrie de l’aviation.
 
Des sept documents déposés, les suivants s’adressaient au personnel au sol dans le secteur de l’aviation civile : les particules ultrafines, la culture d’équité, l’infrastructure aéroportuaire et les droits des travailleurs à l’emploi de compagnies aériennes en plein essor. L’ITF a publié toutes ses prises de position sur son site Web.
 
Situation de l’industrie mondiale des services d’ERR
La situation de l’industrie mondiale des services d’ERR a également été discutée pendant la réunion de la section de l’aviation civile de l’ITF. Chaque syndicat s’était fait demander de déposer un rapport décrivant l’industrie des services d’ERR dans son pays et identifiant des préoccupations. L’AIM a acquiescé à la demande et déposé un rapport sur l’industrie des services d’ERR aux États-Unis et au Canada. Cliquez ici pour prendre connaissance du rapport. Ce rapport est un document évolutif qui sera mis à jour à intervalles réguliers, à mesure que nous recueillerons de nouvelles données.
 
Cette initiative de l’ITF vise à suivre où se déroulent l’ensemble des activités d’entretien des avions (ex. : réparations et révisions générales) pour chaque transporteur aérien sur la planète. Bien que le travail puisse déjà avoir été imparti, l’intention est d’apprendre où il est effectué à l’heure actuelle pour ensuite en informer les syndicats actifs dans le pays en question. Ainsi, les syndicats pourraient axer leurs efforts sur le recrutement des travailleurs concernés pour leur assurer une rémunération adéquate et négocier des dispositions sur la santé et la sécurité menant à l’établissement de normes appropriées dans les lieux de travail.
 
Depuis la signature des accords de libre-échange, la plupart des compagnies tentent de mettre la main sur les travailleurs les plus faiblement rémunérés afin d’accroître leurs marges bénéficiaires davantage. Un moyen que nous pouvons prendre pour protéger les travailleurs partout dans le monde contre les abus est de leur assurer de bonnes conditions de travail et un salaire décent leur permettant de pourvoir aux besoins de leur famille.
 
Il faut espérer que l’ITF réussisse à dresser le portait mondial des services d’ERR et établir des liens entre ce portrait et une autre initiative (Components to Carriers) dirigée par Ingo Morowski. Vous trouverez d’autres renseignements sur cette initiative sur le site Web de l’ITF. J’ai donné mon appui à cette initiative et je continuerai à transmettre de l’information à l’ITF de façon continue.
 
Enfin, le nombre de membres de personnel au sol requis par type d’aéronef est un autre projet que mène l’ITF dans l’optique de recueillir des données de syndicats partout dans le monde. Si suffisamment de données sont recueillies, l’ITF pourra établir le nombre minimal de membres de personnel au sol requis pour assurer des conditions de travail sécuritaires grâce à une norme internationale dont tous les syndicats pourront négocier l’ajout à leurs conventions collectives.
 
Je transmettrai de l’information supplémentaire sur les niveaux de personnel au sol ainsi qu’un questionnaire nous permettant de recueillir des données dans chaque région du Canada pour l’ensemble des compagnies que nous représentons. Nous commencerons par l’Airbus A-320 et le Boeing B-737. Éventuellement, nous élargirons la portée de l’exercice pour y inclure tous les autres types d’appareils utilisés par les transporteurs aériens.
 
Carlos DaCosta
Novembre 2013