Toronto, ON – Au moment où le revenu stagne et la plupart des budgets familiaux sont déjà étirés jusqu’à la limite, épargner en vue de la retraite est incroyablement difficile. Sans un régime public de retraite sûr et décent sur lequel ils peuvent se fier, plusieurs Canadiens et Canadiennes se trouvent dans une situation précaire lorsque vient le temps de planifier leur retraite.
Common Wealth, un organisme qui défend le renforcement du régime public de retraite et qui offre le premier régime collectif de retraite aux Canadiens et Canadiennes à faible revenu et à revenu moyen, le régime de retraite HOOPP (Healthcare of Ontario Pension Plan), et le National Institute on Ageing ont récemment produit conjointement une étude opportune qui compare le coût de l’épargne au moyen de l’épargne individualisée par rapport aux modèles collectifs.
Les résultats de l’étude pointent vers ce que le mouvement syndical défend depuis plusieurs décennies : un rigoureux régime public de retraite accompagné de régimes collectifs de retraite offerts au travail. Les constatations de l’étude sont claires : un modèle canadien de régime de retraite, comprenant des régimes collectifs de retraite offerts au travail, coûtent moins cher, non seulement pour les gens, mais aussi pour les employeurs et le gouvernement.
L’étude attire l’attention sur le fait que lorsque les gens épargnent par leurs propres moyens, ils ont tendance à « épargner moins et à épargner plus tard et de façon moins soutenue » que lorsqu’ils font partie d’un régime collectif. Lorsqu’elle épargne individuellement, une personne doit être assez précise dans les prévisions de sa propre longévité et assumer les risques en matière de placements, ce qui exige des stratégies coûteuses pour éviter de survivre à leur épargne-retraite. En revanche, les régimes collectifs de retraite gèrent la longévité et les risques en matière de placements de manière beaucoup plus efficace et précise.
Il y a ensuite la question à savoir combien cela coûte pour épargner en vue de la retraite. La recherche montre que les coûts de la gestion des placements et d’administration pour de bons régimes collectifs de retraite sont beaucoup moins élevés que les coûts des placements et des conseils au détail, ce qui est l’option choisie par les épargnants individuels.
Épargner au moyen d’une approche collective est quatre fois moins cher qu’épargner par ses propres moyens. Cela représente une épargne d’à peu près 890 000 $ au cours d’une vie. En d’autres mots, pour maintenir le même niveau de vie à la retraite, une personne devrait épargner 1,2 million de dollars, tandis que lorsqu’elle épargne au moyen d’un régime du type proposé par le modèle canadien, une personne devrait épargner environ 300 100 $. Il s’agit d’une différence importante et c’est une approche qui permet de s’assurer que la retraite est une option qui permet aux gens de vivre dans la dignité une fois qu’ils prennent leur retraite.
Il est irréfutable que faire partie d’un régime collectif de retraite est moins coûteux et garantit que les travailleurs et travailleuses commencent à épargner tôt et de façon plus soutenue, évitent les mauvais choix en matière de placements et mettent les risques en commun, ce qui se traduit par d’importantes économies de coûts.
Mais les constatations peut-être les plus importantes du rapport indiquent que lorsque les placements sont gérés sans but lucratif par des spécialistes à l’interne qui ont une obligation fiduciaire à l’égard des membres, à l’instar des régimes de retraite de l’Association internationale des machinistes (AIM) dans une grande mesure, ils ont tendance à avoir un meilleur rendement que les fonds offerts par une organisation à but lucratif.
Dans l’ensemble, l’étude soulève une question importante. Le modèle de régime de retraite fondé sur le modèle canadien est tenu en grande estime partout dans le monde et il se trouve également qu’il s’agit de l’un des modèles de retraite les plus efficaces au monde.
Cela nous pousse à nous poser la question à savoir pourquoi le Canada s’éloigne d’un tel régime pour se rapprocher d’un régime plus coûteux, moins efficace et qui compromet la retraite d’un nombre croissant de Canadiens et Canadiennes.
La preuve est là : un régime public accompagné de bons régimes de retraite offerts au travail constitue une option de retraite plus avantageuse et plus sûre et pourtant, les employeurs et le gouvernement s’éloignent de tels régimes. Le temps est venu non seulement de mobiliser les membres de syndicats pour s’attaquer à ce problème important, mais aussi pour prendre les mesures qui s’imposent et obtenir l’engagement des décideurs politiques et du gouvernement.
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