Un nouvel accord commercial, un nouveau nom !

Un nouvel accord commercial, un nouveau nom !

Washington, DC – Un nouvel accord commercial, qui porte un nouveau nom, a été intervenu. C’en est fait de l’ALÉNA, place à l’United States-Mexico-Canada Agreement (USMCA) !

Pour conclure ce nouvel accord, il semble que le Canada a pratiquement fait don de la ferme! L’Amérique fait face à un problème chronique de surproduction de ses produits laitiers et notre système de gestion de l’offre empêchait les Américains de se débarrasser de leur surplus, chez nous. En vertu de cet accord, les producteurs laitiers américains bénéficieront d’un meilleur accès à l’industrie laitière du Canada, qui représente environ 3,6 % du marché laitier actuel du Canada. Désormais, l’Amérique a un endroit où se délester de sa capacité excédentaire. Il y a aussi le problème de contenu car, contrairement au lait canadien, le lait américain contient des hormones de croissances. Mais, aucune disposition n’est prévue visant à étiqueter les produits laitiers pour avertir les consommateurs de ce que contient le lait. Tous les secteur agricoles canadiens ont été touchés, notamment le secteur des œufs. Dix millions de douzaines d’importations supplémentaires seront autorisées la première année de la mise à exécution de l’USMCA. Dans la deuxième année, l’accès au marché des œufs américains augmentera d’un pour cent par année pendant les dix prochaines années. Le Canada autorisera l’entrée de dinde en franchise de droits en provenance des États-Unis à un niveau équivalent à 3,5 % de la production de dinde canadienne de l’année précédente. L’accès au marché des œufs d’incubation de poulet à chair et aux poussins correspond à 21,1 % de la production nationale canadienne pour l’année en question.

Qu’avons-nous obtenu en échange de ces concessions? Le président américain Donald Trump a convenu de n’imposer aucune linite stricte aux exportations d’automobiles canadiennes vers les États-Unis. M. Trump avait menacé de recourir à l’Article 232, tarifs pour cause de sécurité nationale, qui imposerait un droit de 20 à 25 % sur les voitures importées aux États-Unis, si le Canada ne reculait pas en ce qui a trait aux produits laitiers. En négociant une exemption, Ottawa évite les difficultés économiques pour le secteur de la fabrication d’automobile ontarien, ce qui permet au Canada de continuer à exporter des voitures et des pièces détachées en franchise de droits jusqu’à concurrence d’un certain montant, bien au-delà des activités transfrontalières canadiennes actuelles.

Le règlement des différends est un autre domaine que le Canada revendique comme une victoire. Le Canada a refusé de céder en ce qui concerne le Chapitre 19. L’une des principales raisons, selon le Premier ministre Trudeau, étant que M. Trump ne respecte pas toujours les règles. Le négociateur américain, Robert Lighthizer, déteste le Chapitre 19 de l’ALÉNA. Cette disposition permet aux entreprises d’aller en arbitrage si elles estiment que leurs produits ont été frappés injustement par des droits antidumping ou compensatoires. Bombardier y a eu recours avec succès lorsque le Département du commerce américain a imposé un tarif de 300 % sur les avions de la C Séries de Bombardier à la suite d’une plainte logée par Boeing. Bombardier a remporté l’argument. L’USMCA n’a pas apporté de modifications significatives à cet article.

Alors que M. Trudeau et sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, affirment que cet accord est avantageux pour le Canada, les droits de douane sur les exportations canadiennes d’acier et d’aluminium, demeurent intacts. C’est apparemment une bataille pour un autre jour.

 

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