Le 6 décembre 1989, 14 femmes ont été assassinées dans un terrible acte de violence à caractère sexiste à l’École Polytechnique de Montréal. Cet événement tragique a mis en lumière une réalité que beaucoup connaissaient et ont déjà vécue : la violence fondée sur le genre est une menace constante pour les femmes et les personnes d’identités de genre diverses au Canada, alimentée par le sexisme et la misogynie.
« Au Canada, nous avons fait des progrès en reconnaissant le harcèlement et la violence fondés sur le genre comme un enjeu dans le monde du travail, déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada (CTC). Mais il reste du travail à accomplir. Notre dernière enquête sans précédent sur la violence conjugale au travail a contribué à façonner un changement important pour les personnes survivantes. Nous nous sommes associés de nouveau pour mener une enquête nationale, cette fois-ci pour étudier le harcèlement et la violence au travail. »
Trente-deux ans après l’attaque à l’École Polytechnique, le harcèlement et la violence fondés sur le genre demeurent une réalité quotidienne pour trop de travailleuses et travailleurs. Au Canada, à l’heure actuelle :
• Le meurtre est la première cause de décès des femmes au travail.
• 1 travailleuse ou travailleur sur 3 fait l’objet de violence conjugale et plus de la moitié des personnes répondantes signalent que cette violence se produit dans leur lieu de travail ou à proximité de celui-ci.
• 90 % des travailleurs et travailleuses transgenres déclarent ne pas se sentir en sécurité au travail à cause de leur identité de genre ou de leur expression de genre.
• 1 travailleuse ou travailleur migrant des soins sur 3 a indiqué que son employeur avait restreint sa mobilité pendant la pandémie.
• La violence et le harcèlement fondés sur le genre de la part de patientes ou patients, de collègues de travail et du public sont endémiques dans le secteur de la santé. »
• 70 % des travailleuses et travailleurs de l’éducation ont fait l’objet de violence physique au travail, et cette violence est plus courante chez les femmes et les personnes de diverses identités de genre que chez les hommes.
• Les femmes racialisées ont des niveaux de harcèlement et de violence plus élevés que les femmes non racialisées et se heurtent à des obstacles pour ce qui est de signaler les cas, d’obtenir du soutien et d’accéder à la justice.
• Les femmes autochtones sont 2,5 fois plus susceptibles de faire l’objet de violence et six fois plus susceptibles de se faire tuer que les femmes non autochtones.
• Plus de 60 % des femmes et filles ayant un handicap font l’objet de violence fondée sur le genre.
L’enquête nationale du CTC sur la violence conjugale au travail a aidé les gouvernements, les employeurs et les syndicats à comprendre que la violence conjugale a des répercussions importantes sur les travailleuses et travailleurs et les lieux de travail, exposant ainsi des emplois et la sécurité à un risque accru. Cela a mené à de nouvelles politiques et à de nouveaux soutiens, y compris une législation qui reconnaît la violence conjugale comme un danger et donne aux travailleuses et travailleurs l’accès à un congé payé pour qu’ils n’aient pas à choisir entre leur emploi et un chèque de paie.
L’année dernière, le CTC s’est associé au centre de recherche et d’éducation sur la violence faite aux femmes et aux enfants de l’Université Western pour mener le premier sondage national sur le harcèlement et la violence dans les milieux de travail canadiens. Les résultats seront dévoilés en janvier 2022 et permettront de déterminer les mesures que nous devons prendre ensemble afin de réduire les risques et prévenir la violence et le harcèlement, d’intervenir de manière appropriée et de soutenir les personnes survivantes.
« Depuis trop longtemps, les femmes et les travailleurs et travailleuses d’identités de genre diverses sont victimes d’actes de harcèlement et de violence incessants sur le lieu de travail. C’est inacceptable », indique Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC. Les syndicats du Canada ont un rôle important à jouer, en exhortant d’abord le gouvernement fédéral à enfin ratifier et mettre en œuvre la Convention no 190 de l’OIT. Chaque personne mérite d’être en sécurité à la maison, dans sa communauté et dans son lieu de travail. Ensemble, nous pouvons obtenir un monde plus sûr. »
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SOURCE : Congrès du Travail du Canada