Toronto, ON – C’était la soirée « Travailleurs, justice, notre avenir ». Il s’agissait de la première occasion offerte aux syndicalistes et aux militants syndicaux de faire valoir leurs enjeux aux cinq candidats qui souhaitent prendre la direction du NPD fédéral.
Les cinq candidats sont la députée fédérale manitobaine Niki Ashton, le député fédéral ontarien Charlie Angus, le député fédéral québécois Guy Caron, le député fédéral britanno-colombien Peter Julian ainsi que le député néo-démocrate ontarien Jagmeet Singh.
« C’était notre soirée au cours de laquelle les discussions ont porté sur nos enjeux et nos priorités. Nous voulions connaître les points de vue [des candidats] avant de prendre quelque décision que ce soit concernant la personne qui obtiendrait notre appui », a expliqué Lou Pagrach, représentant de la Grande loge de l’AIM responsable de l’action politique.
Le débat n’était pas un événement officiel du parti, mais l’affrontement politique de jeudi soir entre les candidats – consacré à l’économie et au travail – a été le seul débat de la course à la chefferie du NPD à être tenu à Toronto.
Les cinq candidats ont attaqué le premier ministre Justin Trudeau, dénonçant son approche à l’endroit du président américain, Donald Trump. Ils ont également débattu de fiscalité et de commerce.
Lorsque interrogés sur comment ils composeraient avec Donald Trump, Ashton, Singh et Angus ont tous affirmé qu’ils lui tiendraient tête et refuseraient de se plier aveuglément aux souhaits du président américain, qui réclame notamment que le Canada augmente ses dépenses militaires. Cependant, la question des dépenses militaires ne semble pas préoccuper outre mesure les travailleurs canadiens. Peter Julian a été plus proche de la réalité lorsqu’il a qualifié l’approche de Trudeau à l’endroit de l’administration américaine de « scandaleusement faible » et laissé entendre que le premier ministre ne défendait pas les emplois des Canadiens ou les intérêts des collectivités canadiennes.
Par ailleurs, Guy Caron a indiqué une préférence pour l’approche de l’ancien premier ministre Pierre Trudeau aux négociations avec les Américains. Le père Trudeau avait, par exemple, pris le parti de Cuba au lieu de se ranger derrière les États-Unis. Encore une fois, ce n’est pas un enjeu important pour les travailleurs canadiens.
Sur la question du commerce, lourde de conséquences pour les travailleurs canadiens, Julian et Singh ont invoqué l’impact de la rhétorique « Buy American » de Trump. Angus a abordé la question du travail contractuel, suggérant qu’il serait possible de corriger la situation en procédant à une refonte du code fiscal sans toutefois entrer dans les détails. Ashton a avancé que la gratuité des études universitaires contribuerait à mettre fin à la précarité du travail en assurant une main-d’œuvre mieux formée. Caron a répliqué que la création de plus d’emplois verts permettrait de corriger la culture du travail contractuel.
Après quelques heures passées à écouter les cinq candidats à la direction, la foule ayant rempli la salle du Isabel Bader Theatre à Toronto à pleine capacité a quitté sans consensus clair pour ce qui est de la personne qui sera le prochain chef. Le prochain débat de la course à la direction se tiendra à Saskatoon le 11 juillet. D’autres débats sont prévus à Victoria (le 2 août), à Montréal (le 27 août) et à Vancouver (le 10 septembre).
Photo 1 : De gauche à droite : Peter Julian, Niki Ashton, Charlie Angus, Guy Caron et Jagmeet Singh.
Photo 2 : Peter Julian dénonce l’approche du premier ministre Trudeau à l’endroit des Américains, la qualifiant de scandaleusement faible parce qu’elle ne défend aucunement les Canadiens.
Photo 3 : Niki Ashton avance que la gratuité des études universitaires contribuerait à mettre fin à la précarité du travail en assurant une main-d’œuvre mieux formée.
Photo 4 : Charlie Angus affirme qu’une refonte du code fiscal fédéral pourrait contribuer à régler le problème du travail contractuel.
Photo 5 : Guy Caron soutient que la création de plus d’emplois verts permettrait de corriger la culture du travail contractuel.
Photo 6 : Jagmeet Singh affirme qu’il tiendrait tête au président américain, Donald Trump, et refuserait de se plier aveuglément à la volonté de Trump, qui réclame du Canada un accroissement de ses dépenses militaires.