Toronto, ON – Le congrès de la Fédération du travail de l’Ontario s’est déroulé sur cinq jours sous le thème « Rising Together » (Debout ensemble). Le président de la FTO, Sid Ryan, a demandé aux délégués de faire preuve de solidarité dans la lutte contre les politiques et programmes anti-travailleurs des conservateurs fédéraux et provinciaux.
« Ne nous leurrons pas, nous menons la lutte de notre vie, a affirmé le vice-président général canadien de l’AIM, Dave Ritchie. Nous devons quitter ce congrès à la fin de la semaine unis non seulement avec tous les syndicats, mais aussi avec toutes les communautés que nous habitons. »
Au cours de la semaine du 12e congrès biennal, les délégués ont examiné comment les syndicats pouvaient faire contrepoids aux attaques conservatrices contre les droits des travailleurs et ont adopté un plan d’action pour développer une alliance communautaire visant à améliorer la qualité de vie de tous les Ontariens.
Le deuxième jour du congrès, les délégués ont réélu les trois dirigeants de la FTO à un autre mandat pour continuer à mener la lutte syndicale contre les politiques conservatrices anti-travailleurs de Stephen Harper et de Tim Hudak. La journée a été marquée par le thème récurrent d’un appel urgent lancé aux militants syndicaux en faveur de mesures encore plus musclées en matière de promotion de l’équité et de la justice sociale. Les motions présentées ont porté notamment sur les services de garde autorisés et un resserrement de la réglementation régissant les garderies. La conférencière principale Maude Barlow a dénoncé les récents accords de libre-échange négociés par le gouvernement Harper. Elle a affirmé que les sociétés étrangères ont dorénavant le droit de contourner leur propre gouvernement et d’intenter des poursuites directement contre un autre pays chaque fois qu’elles jugent qu’une loi nuit à leur capacité de générer des profits. « Cela mine les normes nationales et contourne le système démocratique de freins et de contrepoids », a-t-elle déclaré.
Les délégués ont participé à une manifestation dans les rues du district commercial de Toronto pour revendiquer une bonification du salaire minimum de 10 $ à 14 $ l’heure et demander à la première ministre, Kathleen Wynne, de mettre immédiatement fin à la pratique des employeurs qui paient des salaires inférieurs au seuil de la pauvreté.
Se sont joints à la manifestation des avocats de l’aide juridique qui se sont vu refuser le droit de former un syndicat. Ces avocats – principalement des femmes et des membres de minorités visibles – sont les seuls membres de la profession juridique qui n’ont pas le droit de négocier collectivement. Voilà un autre signe que les syndicats et les groupes communautaires commencent à unir leurs forces pour mener une lutte conjointe!
Conformément à l’intention de l’AIM de mobiliser ses membres d’un bout à l’autre du pays, les délégués ont pu participer à un forum syndical pour se dire les choses en toute vérité. Rob Fairley, du Conseil du travail de la région de Toronto et de York, a présenté en termes clairs la menace qui plane sur la sécurité syndicale. « Si les conservateurs remportent l’élection au printemps, ce sera un véritable onde de choc dans le mouvement syndical, a-t-il expliqué. Imaginez comment votre syndicat ferait pour s’adapter si vos cotisations étaient réduites de moitié ou si vous deviez implorer chaque membre d’en payer. Tout travailleur qui prend pour acquis les droits que lui confère son statut de syndiqué devrait être prêt à perdre ces droits. »
Améliorer le sort réservé aux Ontariens et à l’ensemble des Canadiens passera nécessairement par l’action politique du mouvement syndical et de groupes communautaires animés des mêmes idées partout dans la province et le pays. « Les conservateurs de Hudak espèrent pouvoir creuser l’écart entre les syndicats et la population en s’attaquant aux travailleurs, mais les électeurs n’ont aucun intérêt à tomber dans le piège de la politique de la division, a déclaré M. Ryan. S’attaquer aux droits des travailleurs a joué des tours au premier ministre libéral McGuinty et ce sera ainsi pour Hudak. Les syndicats sauront relever le défi, mais notre lutte, nous ne la livrons pas contre les conservateurs. Nous la livrons au nom des Ontariens qui aspirent à un meilleur avenir pour tous. »