Par Carlos DaCosta – coordonnateur canadien des lignes aériennes canadiennes pour l’AIM
En avril 2017, l’Association internationale des machinistes (AIM) a présenté un exposé au Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités (CPTIC) concernant les préoccupations en matière de sécurité aérienne que nos membres ont dans le secteur du transport aérien au Canada. L’AIM a reçu une réponse du ministre des Transports, Marc Garneau, le 18 octobre 2017 et a été très déçue par celle-ci.
Le mémoire de l’AIM traitait de deux secteurs de préoccupations distincts : les systèmes de gestion de la sécurité (SGS) et le contrôle préembarquement dans les aéroports : http://www.iamaw.ca/aviation-safety-submission-to-tran-commitee/?lang=fr.
En ce qui concerne les préoccupations liées aux SGS, nos membres nous ont parlé de certaines préoccupations particulières auxquelles ils font face : 1- Aucun suivi efficace des problèmes relatifs aux SGS signalés à la société pour laquelle ils travaillent n’est effectué; 2- Le processus de SGS semble être coincé à tout jamais dans le processus d’enquête, ce qui donne l’impression qu’aucun problème n’est traité; 3- Le manque de résolutions des problèmes signalés et le manque de communication de la part de la société sur les problèmes résolus par celle-ci.
Nos recommandations étaient claires à l’effet que Transports Canada doit participer au processus de SGS au lieu de jouer le rôle de spectateur. Le Ministère doit enquêter plus régulièrement et effectuer des vérifications ponctuelles des plaintes déposées, du début à la fin, de façon à veiller à ce que les compagnies aériennes au Canada aient suivi les procédures.
La deuxième recommandation formulée était que Transports Canada élabore un meilleur processus de dénonciation de façon à ce que le personnel d’entretien puisse signaler des préoccupations graves sans craindre des représailles.
Enfin, notre dernière recommandation était qu’un organisme neutre effectue une enquête par sondage à l’échelle du Canada pour découvrir ce que les techniciens pensent du processus de SGS en place au sein de la compagnie aérienne ou de la société pour laquelle ils travaillent afin de corriger tout problème observé.
En ce qui a trait aux préoccupations des agents de contrôle de sécurité préembarquement dans les aéroports, nous avons soulevé quatre questions problématiques : 1- Les résultats des tests réalisés avec des appareils de radioscopie cachés effectués par NAV Canada; 2- L’ingérence du personnel de l’aéroport lorsque les agents de contrôle essaient d’effectuer leurs tâches aux aéroports; 3- La propreté des appareils de radioscopie et des zones de passagers où ils sont soumis au contrôle de sécurité; 4- Le harcèlement et le mauvais traitement à l’endroit des agents de contrôle de sécurité de la part des passagers et d’employés qui pénètrent dans leur lieu de travail à l’aéroport.
Nos recommandations étaient destinées à Transports Canada et à l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) pour que l’on veille à ce que tous les résultats des tests soient montrés aux Comités de la santé et sécurité et qu’ils tiennent compte des trois autres préoccupations soulevées afin de les résoudre. Bien qu’elle n’ait pas encore atteint un niveau extrême, la question du harcèlement et du mauvais traitement doit être réglée immédiatement. Les agents de contrôle de la sécurité dans les aéroports ont un travail très important et stressant à effectuer pour assurer la sécurité du public et des passagers. Des mesures doivent être instaurées pour mettre un frein immédiatement à ce genre de traitement avant qu’il ne dégénère et ne devienne hors de contrôle.
La réponse de Marc Garneau à toutes les observations faites par tous les intervenants, y compris l’AIM, a été très décevante. Il était essentiellement d’accord avec toutes les préoccupations de l’AIM, mais au lieu d’examiner les recommandations et de corriger certaines des questions soulevées, il s’est contenté d’expliquer comment le gouvernement a déjà un processus en place pour plusieurs années et, par conséquent, qu’il n’a aucunement besoin de l’améliorer.
En réalité, pourquoi le CPTIC a-t-il consacré du temps et de l’argent pour écouter toutes les préoccupations et recommandations des intervenants si vous comptez les ignorer?
Nous sommes très déçus par l’attitude du gouvernement Libéral et sa réponse indique clairement qu’il se fiche des questions problématiques soulevées par des Canadiens et Canadiennes durant cette étude sur la sécurité aérienne ou qu’il ne veut pas les régler.
Quel gaspillage de temps et d’argent des contribuables!