Opinion
Par Frank Saptel
Représentant des communications, AIM Canada
Si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est que si nous n’apprenons pas des événements passés, nous répéterons les mêmes erreurs.
La COVID-19 a causé des ravages au Canada et partout dans le monde. Les travailleurs ont perdu des emplois; les entreprises ont fermé et peu d’entre elles n’ont pas été touchées dans le monde. Le niveau de vie des personnes touchées est préoccupant. Le rétablissement prendra un certain temps, peut-être des années.
La SSUC, la PCU et d’autres programmes d’urgence ont été rapidement déployés pour aider les travailleurs canadiens. Les étudiants profiteront également de ces dépenses. Le gouvernement canadien a généralement bien réussi à stabiliser l’économie et à sauver un grand nombre d’emplois.
Les libéraux méritent d’être félicités pour cela. Toutefois, il ne faut pas oublier que le nouveau parti démocratique les a forcés à se lancer dans ces programmes parce que les libéraux forment un gouvernement minoritaire. Autrement dit, ils ont besoin que le NPD adopte toute mesure législative à la Chambre des communes ou soit défait dans le cadre d’un vote de confiance et risque une autre élection fédérale.
Nos membres
Les membres de l’AIM ont bénéficié de ces programmes et nous sommes heureux qu’ils aient pu maintenir un certain sentiment de normalité. D’autres encore n’ont pas réussi à conserver leur emploi, car le syndicat a perdu environ le tiers de ses membres cotisants. Nous espérons que le gouvernement demeure sensible à leurs besoins. Nous continuons de nous battre pour eux.
Les hurlements commencent
Les soi-disant conservateurs fiscaux sont tellement en colère ces jours-ci que ça sonne comme des chats sur une clôture à 3 heures du matin! Ils se plaignent de l’argent dépensé pour sauver les moyens de subsistance de dizaines de milliers de travailleurs et d’entreprises. Ils veulent de l’austérité.
Les appels à des mesures d’austérité ont commencé à faire écho dans tout le pays. Ce n’est pas surprenant. Nous voyons des employeurs utiliser la pandémie pour essayer de réduire les salaires et les avantages sociaux des travailleurs syndiqués, ainsi que de ceux qui n’ont pas de syndicat. Certaines sociétés saintes qui offraient une rémunération en cas de pandémie l’ont maintenant déchirée.
Les provinces gouvernées par des conservateurs (il y en a six au Canada) reprennent les paroles de leurs amis des groupes de réflexion et de lobby de droite.
Des décennies d’austérité, de réductions d’impôt pour les corporations et les riches, de privatisation et de réduction du filet de sécurité sociale ont nui au Canada et l’ont empêché de réagir à peine à la COVID-19. L’état des maisons de soins de longue durée se distingue par un contraste choquant. Nous avons également vu que trop de petites entreprises et personnes ne sont qu’à un chèque de paie de la ruine totale.
Présent et passé
Environ 3 millions de Canadiens sont touchés par la pandémie. Le taux de chômage est de 12,3 p. 100, contre 13,7 p. 100 en mai. En revanche, à Toronto, le taux de la dépression en 1931 était de 17 %. Les femmes ont été touchées de façon disproportionnée par les mises à pied et les emplois récupérés. Les femmes autochtones et racialisées ont été les plus touchées.
Pendant la Grande Dépression (1929-1941), 30 % des Canadiens étaient sans emploi. Les difficultés qu’il a causées ont obligé le gouvernement à investir dans des projets massifs pour fournir du travail et des salaires.
Aux élections fédérales de 1930, le conservateur R. B. Bennett a fait campagne sur des dépenses massives et des tarifs douaniers élevés, et il a gagné. Mais en raison d’un déficit croissant, il a fait ce que la plupart des conservateurs font : réduire les dépenses, annuler des projets de travaux publics et aggraver la crise du chômage en licenciant des fonctionnaires. Par la suite, il a été forcé de mettre en œuvre bon nombre des promesses qu’il a faites pendant la campagne électorale.
Les investissements à grande échelle ont permis à l’économie de se rétablir beaucoup plus rapidement et de rassurer les gens. Si les gens ont de l’argent, ils le dépenseront, et ils le feront localement. Tout le monde y gagne.
Le fait de donner de l’argent aux riches, aux super-riches et aux grosses corporations signifie seulement que notre argent va dans des comptes à l’étranger pour enrichir ceux qui sont déjà riches.
C’est vraiment ce que signifie l’austérité : cesser d’aider ceux qui en ont le plus besoin et s’assurer que les riches ajoutent à leurs piles de richesses. Nous savons que c’est mal, mais nous continuons de voter pour les mêmes personnes qui ne veulent pas de changement pour le mieux.
Je n’ai pas inventé le dicton « L’austérité craint », mais je l’utiliserai volontiers encore et encore – parce que c’est le cas. C’est vraiment le cas. Et on devrait faire quelque chose.
Cet article est l’opinion de l’auteur et n’implique pas le soutient de l’AIM ni l’endossement des vues contenues dans celui-ci.
SOURCES : Wikipédia, ministère des Finances du gouvernement du Canada, Catalyst.org,
(https://www.catalyst.org/research/covid-19-job-loss/
(https://en.wikipedia.org/wiki/Economic_history_of_Canada#The_Great_Depression).