Las Vegas, NV – « L’AIM est le syndicat qui jouit de la plus importante représentation dans le secteur du transport aérien au Canada. Le district 140 est notre plus grand district », a indiqué Stan Pickthall, vice-président général canadien de l’Association internationale des machinistes (AIM), aux délégués présents à la Conférence sur les transports de l’AIM 2019 tenue ici à Las Vegas.
« Comme le dit notre recruteur à Toronto, Sam Jabbar, « chaque jour à l’aéroport est une bonne journée pour faire du recrutement » et le district 140 continue de grandir et de recruter à l’échelle du pays », a relaté M. Pickthall. « L’an dernier, nous avons vu quelque 1 000 nouveaux membres recrutés par les recruteurs du district 140, à Montréal, Toronto, Calgary, Edmonton, Vancouver et Winnipeg ». Globalement, l’AIM Canada a augmenté son nombre de membres de 10 p. 100, mais d’un autre côté, cela entraîne des défis persistants provenant des autres syndicats, des employeurs et du gouvernement.
« Nous sommes confrontés quotidiennement au défi que représentent les syndicats « rebelles » opportunistes qui existent et qui font du maraudage dans notre sillon à la moindre occasion », a-t-il prévenu les délégués. « Ces organisations n’apportent rien de neuf au mouvement syndical et ne servent que les intérêts des employeurs, puisqu’elles divisent nos membres et épuisent nos ressources. Les efforts de maraudage du Syndicat des travailleuses et des travailleurs canadiens des aéroports (STCA) auprès de nos agents du contrôle de la sécurité des aéroports de Toronto en 2017-2018 est un bon exemple. Le district 140 a été obligé de lutter contre le STCA au travail et contre Garda à la table de négociation. Le coût du travail en dollars et en heures-personne (en mois-personne!!) a été important. Cette attaque contre nos consœurs et confrères de la section locale 2921 est un affront à nous tous! »
Pickthall a ensuite abordé les divers aspects de l’Action politique et la façon dont l’AIM Canada a utilisé cet affront pour faire face aux défis liés au transport aérien. « Il y a deux ans, j’ai parlé du Rapport Emerson», a-t-il mentionné aux délégués ». « Le Rapport a été écrit par un Conservateur convaincu et a ensuite fait l’objet d’un examen par le gouvernement libéral de Justin Trudeau. Les Libéraux, comme nous le savons tous, ont mené une campagne axée sur la gauche, mais gouvernent maintenant à droite. Notre réponse au Rapport Emerson était claire : nous avons exigé d’être entendus et que notre expertise soit reconnue lorsque le gouvernement fédéral, peu importe le parti qui le forme, a l’intention de procéder à la réforme de la Loi sur les transports au Canada. »
« Notre principale recommandation », a-t-il indiqué, « était la suivante : L’AIM recommande que nous ne succombions pas aux normes les moins strictes qui existent n’importe où dans le monde et plutôt de veiller à ce que les normes les plus élevées soient toujours adoptées et appuyées afin d’assurer un secteur du transport aérien sain, sécuritaire et viable. Nous ne devons pas détériorer ni réduire nos normes, peu importe ce que nous tentons d’accomplir. »
La privatisation des aéroports du Canada était l’une des questions qui a découlé du Rapport Emerson. L’AIM s’est opposée à la privatisation. Nous avons mené des campagnes, parlé à nos membres et signé des pétitions à l’intention du gouvernement. Le printemps dernier, le NPD fédéral a présenté notre pétition, qui comportait environ 10 000 signatures, à la Chambre des communes. « Quelques semaines plus tard, le gouvernement annonçait que les plans de privatisation des aéroports avaient été mis sur la glace », a-t-il ajouté avec beaucoup de satisfaction. « Bon, je ne dis pas que nous avons été le seul facteur décisif, mais je vous garantis que nous avons été UN facteur! L’Action politique fonctionne! »
Pickthall a également abordé ce qui représente une véritable épine dans le pied des membres de l’AIM Canada : la question du roulement abusif de contrats.
« Nos membres s’opposent au roulement de contrats et aux demandes de propositions qui sabotent notre convention collective. C’est une tendance de plus en plus fréquente qui nous préoccupe beaucoup à l’AIM », a-t-il déclaré. « Nous avons fait une présentation à la ministre du Travail pour tenter d’éliminer le roulement abusif de contrats et avons réalisé certaines percées. Nous avons présenté la recommandation suivante lorsqu’un contrat fait l’objet d’un appel d’offres : un travailleur doit garder son emploi, son salaire et ses avantages sociaux, et il doit conserver son syndicat de la même façon qu’on le fait dans le cadre de demandes de succession. Le roulement abusif de contrats est scandaleux et les travailleurs et travailleuses des aéroports en ont assez! Nous avons fait des progrès sur ces questions, mais il y a encore beaucoup à faire. Nous poursuivrons notre lutte! »
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