Las Vegas, Nevada – Les délégués assistant au congrès de l’AIM sur les transports se sont fait dire que les profits des lignes aériennes augmenteront pour une huitième année consécutive, que le nombre de passagers a atteint 3,8 milliards en 2016 et que le sentiment d’insécurité qui habite les travailleurs de l’industrie s’intensifie. « Des autorités aéroportuaires comme l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, la GTAA, ainsi que des lignes aériennes comme WestJet et Air Transat sont engagées dans une course pour confier leurs services terminaux et leurs services de manutention de bagages à des sous-traitants dans l’optique de réduire leurs coûts. La situation contribue à créer un sentiment d’instabilité chez nos membres, a expliqué le coordonnateur canadien des lignes aériennes de l’AIM, Carlos DaCosta.
Plusieurs membres qui occupent ces emplois se trouvent à devoir composer avec de nouveaux employeurs, des baisses de rémunération et d’avantages sociaux et de nouveaux classements d’ancienneté, et ce, toutes les quelques années. S’ils réussissent à se faire embaucher, ils doivent travailler plus fort et composer avec un abaissement des normes de sécurité ainsi qu’une augmentation du nombre de blessures. » D’ajouter DaCosta : « De grandes multinationales comme Swissport et Menzies dominent le secteur des services d’escale. Ces dernières réalisent des économies en regroupant leurs achats d’équipement, en évitant le dédoublement des systèmes d’information, de technologie et de soutien et exigeant plus d’une main-d’œuvre moins nombreuse afin d’augmenter leurs profits. »
DaCosta a affirmé aux 600 délégués que nous pouvons contrer cette tendance en travaillant ensemble par le biais de réseaux syndicaux et de groupes de travail au sein de l’AIM et à l’extérieur de l’Amérique du Nord par l’entremise de l’ITF.
Une autre avenue possible est l’arène politique, et l’AIM Canada devient rapidement une force à ne pas sous-estimer sur la Colline du Parlement. « Le roulement de contrats est une pratique scandaleuse et les travailleurs aéroportuaires en ont assez, a déclaré le VPG canadien, Stan Pickthall. Le mois dernier, l’AIM a rencontré le député Rodger Cuzner, qui est le secrétaire parlementaire de la ministre de l’Emploi. Y étaient présents moi-même, le RGL responsable de l’action politique, Lou Pagrach, ainsi que la directrice de la recherche, Aurélie Sarrabezolles. Nous avons fait valoir l’importance d’éliminer les profits réalisés par le roulement de contrats et de protéger les emplois de ces travailleurs très vulnérables. »
D’affirme Pickthall aux délégués : « Nous lui avons dit que la ministre avait le pouvoir de le faire sans plus tarder! L’article 47.3 du Code canadien du travail confère au ministre de l’Emploi le pouvoir d’apporter ce changement par voie réglementaire. Cette voie a été empruntée dans le cas du contrôle de la sécurité. Lorsqu’un contrat fait l’objet d’une demande de propositions, les agents savent qu’ils toucheront une rémunération qui n’est pas inférieure à celle que leur versait leur précédent employeur. »
« Ainsi, les entrepreneurs qui participent à un appel d’offres devront payer les mêmes taux ou mieux encore et les travailleurs cesseront de faire les frais de cette course vers le bas. La solution est plutôt simple, a ajouté Pickthall. Pour l’AIM, il n’y a pas lieu de succomber aux normes les moins contraignantes sur la planète. Nous devons plutôt veiller à ce que les normes les plus élevées soient systématiquement adoptées et soutenues pour assurer la santé, la sécurité et la viabilité dans le secteur du transport aérien. Nous devons à tout prix éviter une détérioration ou un abaissement de nos normes, peu importe l’objectif que nous cherchons à atteindre. »
Le congrès d’une durée de quatre jours prend fin mercredi.