14 octobre 2020- Le fait que des entreprises comme Pratt & Whitney et Airbus prévoient procèdent des mises à pied est un nouvel indicateur de la gravité de la crise qui frappe actuellement le transport aérien et le secteur aérospatial.
« C’est toujours frustrant d’apprendre que des travailleuses et des travailleurs vont perdre leurs emplois, mais ce l’est encore plus quand on sait que le gouvernement fédéral aurait pu agir pour éviter que ça arrive, déclare David Chartrand, Coordonnateur québécois du Syndicat des Machinistes. »
Alors que nous sommes en pleine 2e vague de la pandémie de COVID-19 et que le gouvernement fédéral tarde à intervenir pour sauver les travailleuses et travailleurs de l’industrie rien n’indique que les choses iront en s’améliorant.
« Je crains que cette nouvelle ne soit que la pointe de l’iceberg, soutient le coordonnateur québécois du Syndicat des Machinistes. Quand des entreprises comme Airbus et Pratt & Whitney – qui fournissent du travail à plusieurs autres entreprises de l’industrie – annonce leur intention de faire des mises à pied ça crée une réaction en chaîne au sein de l’industrie. On risque donc de voir des fournisseurs et des PME faire la même chose dans les prochains jours. »
L’inaction du gouvernement fédéral crée un climat d’incertitude dans l’ensemble des entreprises de l’industrie, tant au Québec qu’à travers le Canada.
« Le fédéral à une grande part de responsabilité dans tout ça, soutient David Chartrand. En refusant de s’engager publiquement à déployer une stratégie pour soutenir tant les transporteurs aériens que l’écosystème aérospatial il envoie le message que ce n’est pas une priorité pour lui et ça ne fait qu’aggraver les choses. À maintes occasions nous lui avons demandé de faire quelque chose. D’ailleurs, lors de notre dernière intervention nous avons demandé à ce que le comité de l’industrie se penche sur l’avenir de l’aérospatiale au Canada, nous attendons toujours une réponse. »
Une incertitude difficile à vivre pour les travailleuses et les travailleurs
Les mauvaises nouvelles qui s’accumulent depuis les derniers mois commencent à peser lourd sur les épaules des travailleuses et des travailleurs et leurs familles.
« En plus des risques de se retrouver sans emplois, les travailleuses et travailleurs de l’industrie se sentent abandonnés par le gouvernement fédéral, déplore le porte-parole du syndicat des Machinistes. »
Sans l’aide d’Ottawa, les difficultés des compagnies aériennes et des entreprises d’aérospatiale risquent d’avoir des conséquences à long terme.
« Je ne peux que saluer l’initiative d’Ottawa qui a décidé d’investir dans le développement de l’automobile électrique en Ontario, mais à un moment donné il y a des limites aux deux poids deux mesures, déplore David Chartrand. L’importance de l’industrie aérospatiale pour le Canada, en termes de retombées économiques technologiques et d’emplois, a été démontrée à plusieurs reprises, j’aimerais bien comprendre pourquoi le fédéral refuse d’y investir. En plus d’avoir des impacts économiques importants durant la pandémie de COVID-19, l’immobilisme du fédéral est en train de fragiliser le secteur de façon durable et de compromettre sa capacité à rebondir après la crise. »
Les dernières mises à pied annoncées par Pratt & Whitney toucheraient 250 travailleurs et travailleuses. Du côté d’Airbus, les mises à pied concernent une cinquantaine de travailleurs et travailleuses.
Le Syndicat des Machinistes (AIMTA) est le plus important syndicat au monde en aérospatiale avec plus 184 000 membres répartis sur 1 000 conventions collectives. Actif au sein de l’industrie aérospatiale québécoise depuis 1940, l’AIMTA représente aujourd’hui 65% des travailleurs et des travailleuses syndiquées du secteur. Nous retrouvons entre autres des membres des Machinistes chez Bombardier, Airbus, Rolls-Royce, Stelia, Héroux-Devtek, Safran Landing, L3-MAS, AJ-Walter, Air Canada, Air Transat.