Régime de pensions du Canada : La bataille n’est pas terminée…

Une majorité de Canadiens dépendent des pensions gouvernementales – la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada, le Régime de rentes du Québec et le Supplément de revenu garanti – pour satisfaire à leurs besoins fondamentaux à la retraite. Malheureusement, à l’heure actuelle, les prestations gouvernementales peinent à maintenir la plupart des Canadiens plus âgés au-dessus du seuil de la pauvreté. Un grand nombre de personnes âgées (soit plus du tiers d’entre elles) ne disposent d’aucune autre source de revenu de retraite substantielle, provenant soit d’une pension d’employeur, soit d’un REER, soit d’une autre source d’épargne.

À mesure que les employeurs réduisent la couverture assurée par leur régime de pension, de plus en plus de Canadiens âgés verront leur niveau de vie chuter une fois à la retraite.

Pendant une brève période à la fin de 2010, tout indiquait que nous bénéficierions d’un rehaussement durable et attendu depuis longtemps des pensions gouvernementales. Une campagne concertée menée par le Congrès du travail du Canada avait permis de placer l’enjeu à l’avant-scène pour la première fois en près de trois décennies et de convaincre le gouvernement fédéral et la majorité des provinces de s’entendre sur une bonification progressive des prestations versées par le Régime de pensions du Canada. Toute modification au RPC doit avoir reçu l’aval du gouvernement fédéral et des deux tiers des provinces représentant au moins les deux tiers de la population canadienne.

En décembre 2010, quelques jours avant une rencontre prévue entre les ministres fédéral et provinciaux des Finances, le gouvernement conservateur a changé son fusil d’épaule et retiré son appui à une bonification des prestations du RPC. Les conservateurs ont plutôt mis de l’avant une proposition parrainée par les banques de créer des régimes de pension agréés collectifs – rien d’autre qu’un nouveau régime d’épargne volontaire comme un REER, criblé des mêmes problèmes : taux de participation faibles, risques élevés pour les cotisants individuels et frais exorbitants (voir La grande bouchée).

La bonification des prestations du RPC serait de loin plus efficace que la mise en place de ces régimes collectifs. Le Régime de pensions du Canada est universel, économique et efficace, et il assure des prestations déterminées aux retraités. Il s’agit de la seule solution crédible à notre problème de revenu de retraite à long terme. Cependant, confronté au choix entre défendre les intérêts des familles canadiennes et protéger les profits des banques, les conservateurs de Stephen Harper ont pris le parti des banques.

Malheureusement, l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire le 2 mai dernier rend le défi encore plus important, mais l’absence de changements marqués sur la scène politique au terme de récentes élections provinciales signifie qu’une majorité de gouvernements provinciaux demeurent favorables à une bonification des prestations versées par le RPC.

Nous devons nous devons maintenir la pression. Nous n’avons pas les moyens d’attendre que trois autres décennies passent.