Attaquer les syndicats internationaux est un mauvais service pour les travailleurs canadiens (article d’opinion)

Attaquer les syndicats internationaux est un mauvais service pour les travailleurs canadiens (article d’opinion)

19 octobre 2018

À l’intention du chef de la rédaction du National Post,

En réponse aux articles publiés dans votre journal par John Ivison, nous vous écrivons pour rectifier certains faits, de même que pour lancer un plus vaste débat à propos de l’état du commerce et des questions connexes pertinentes pour les travailleuses et les travailleurs canadiens et leur famille.

AIM Canada s’oppose aux droits de douanes imposés sur l’acier et l’aluminium. Point. Le tort que font les droits de douane aux entreprises et aux travailleuses et travailleurs canadiens, particulièrement aux membres de l’Association internationale des machinistes (AIM) au Canada est incontestable. Nos membres s’opposent aux droits de douane parce qu’ils ont une incidence négative sur leurs emplois. Nous appuyons également officiellement leur opposition.

AIM Canada est un « territoire » de l’AIM, mais seulement dans la configuration structurelle de l’AIM. Ne vous méprenez pas : nous gérons nos propres affaires de façon indépendante. Nous élisons notre propre dirigeant supérieur, à savoir le vice-président général canadien (VPG). Tout le personnel est nommé par le VPG canadien, Stan Pickthall, l’auteur de cette lettre.

Les membres du personnel qui travaillent pour l’AIM au Canada sont tous Canadiens. En fait, un certain nombre de Canadiens et de Canadiennes travaillent au siège social international et à notre excellent centre de formation aux États-Unis.

La totalité de l’argent obtenu par le biais des cotisations versées par les membres canadiens de l’AIM reste au Canada et est déposée à la Banque royale du Canada. Cet argent reste là. Les budgets sont établis ici-même en fonction de ces cotisations et l’argent est dépensé ici! Mais surtout, nous utilisons cet argent pour représenter nos membres au Canada.

Faire partie d’un syndicat international nécessite une explication en deux ou trois étapes, mais nous sommes heureux de la donner. Nous la préférons aux descriptions simplistes des syndicats « canadiens à 100 % » amplifiées par des organes de presse reconnus comme étant hostiles à l’égard des syndicats et des travailleurs et travailleuses.

À une époque où les sociétés rachètent de plus en plus d’autres sociétés et étendent leur influence dans un plus grand nombre de parties du monde que jamais, il incombe aux syndicats de veiller à ce que nous nous informions à l’échelon international. Beaucoup trop souvent, les sociétés partagent de l’information au-delà des frontières. Les gouvernements font la même chose pour permettre aux sociétés de travailler à l’échelle mondiale. Pourquoi les syndicats devraient-ils en faire moins?

Représenter nos membres (et tous nos travailleurs et travailleuses) n’est pas seulement une responsabilité juridique, c’est aussi une responsabilité morale. Nous ajoutons ce fait à notre réponse puisque les sociétés ne semblent aucunement tenues de respecter la moindre norme morale, pendant qu’on les acclame pour leurs résultats axés sur le profit. L’AIM et d’autres syndicats internationaux sont fiers de travailler et de collaborer à l’échelle internationale afin d’échanger des stratégies pour protéger nos membres et défendre leurs intérêts. Ce sont de vraies personnes pour lesquelles nous avons juré de défendre la vie professionnelle et les droits en tant que travailleurs et travailleuses. Nous sommes constamment intrigués par la question à savoir pourquoi cela est présenté comme une mauvaise chose.

Les sociétés ont de l’argent qu’elles utilisent pour influencer de gens à divers paliers de gouvernement et les budgets publicitaires pour influencer les médias.

Les syndicats, eux, ont des gens! Les syndicats sont des gens! Notre but, que nous nous efforçons continuellement à atteindre, est de faire entendre les voix des travailleurs et travailleuses et de leur famille à ceux qui prennent les décisions qui ont une incidence sur leur vie. Cela ne peut être qu’une bonne chose. Et nous continuerons de lutter pour tous les travailleurs et travailleuses (et leur famille) des deux côtés de la frontière! C’est notre devoir et nous le prenons au sérieux.

Stan Pickthall
Vice-président général canadien
AIM Canada