Au cours des derniers mois, le gouvernement ontarien de Doug Ford a fait l’objet d’énormes pressions pour remédier à la pénurie de personnel dans l’ensemble du système de santé, qui a parfois mis la vie des patients et des résidents en danger. La question de dotation est un problème constant dans le secteur des soins de santé. Il est particulièrement endémique dans celui des soins de longue durée. Outre l’absence de personnel, la dépendance du système au travail à temps partiel a mis à risque de nombreuses vies, tant celles des patients que celles des travailleurs. La pandémie a mis en lumière les insuffisances des pratiques en vigueur et les problèmes de personnel, entraînant tragiquement la mort de salariés et de résidents.
Le premier ministre provincial Doug Ford a répondu aux appels urgents lancés à la province pour qu’elle s’attaque à la crise dans le domaine des soins de santé en annonçant que le Collège Conestoga allait augmenter la capacité de son programme de formation des préposés aux services au soutien (PSSP) de la personne, qui passera de 200 à 2 000 étudiants par an sur une période de cinq ans. L’investissement dans le programme est financé par des fonds privés, ce qui indique que la province n’est pas prête à s’engager à régler les problèmes de dotation à long terme.
« Cela permettra certainement de remédier aux pénuries de personnel que connaît l’ensemble du réseau. Mais, le gouvernement doit aussi mettre en place des normes provinciales de formation et réduire les frais de scolarité afin de permettre à un plus grand nombre d’étudiants de s’inscrire » a commenté Stan Pickthall, vice-président général pour le Canada. « Les normes provinciales de formation garantissent que les étudiants sont prêts à l’emploi à l’obtention de leur diplôme, mais aussi qu’ils sont formés pour dispenser les meilleurs soins possible » a-t-il ajouté. L’AIMTA exhorte la province à faire des efforts soutenus pour financer la formation des travailleurs dans les industries où la pénurie de main-d’œuvre est pressante.
« Les Ontariens n’auraient pas dû vivre une crise des soins de santé de cette ampleur. Nous ne devrions pas avoir à attendre plus longtemps pour nous assurer que les salariés sont à pied d’œuvre en toute sécurité et que les patients, les clients et les résidents reçoivent les soins qu’ils méritent. Sans mesures supplémentaires, l’objectif d’optimisation des soins ne sera pas atteint » a déclaré M. Pickthall. Bien que la formation des travailleurs soit la première étape, la province devrait également envisager de compenser le travail qualifié qu’effectuent les préposés aux services au soutien de la personne.
L’AIMTA exhorte le gouvernement de Doug Ford à envisager le maintien de la rémunération en cas de pandémie comme une prime dans les lieux de travail jugés essentiels, notamment les soins de santé. Des recherches ont montré que les travailleurs qui courent le plus grand risque d’être exposés à une maladie infectieuse sont incidemment ceux qui occupent un emploi précaire et mal rémunéré. « Il n’est que juste que ces salariés soient indemnisés équitablement pour les risques qu’ils prennent pour le bien-être de nos collectivités », a déclaré M. Pickthall.
Étant donné l’ampleur de cette crise, il est clair que la province devrait envisager d’élaborer une stratégie en matière de ressources humaines en soins de santé, qui comprendrait le recrutement et la rétention sur une base continue afin de satisfaire aux besoins en personnel. La situation demeure incertaine. Mais, l’AIMTA incitera le gouvernement provincial à prendre des mesures proactives pour éviter qu’une autre catastrophe se produise dans le système de santé au détriment des personnes les plus vulnérables.
Pour en savoir plus sur les priorités de négociation – Santé de l’AIMTA, veuillez consulter http://www.iamaw.ca/15970/?lang=fr
Ivana Saula
Directrice de la recherche, AIM Canada