Dans le contexte économique actuel, alors que les besoins en soins de santé et en éducation sont criants, la promotion de nos intérêts au sein d’industries ayant le potentiel de générer des retombées économiques importantes pour le pays devrait figurer au sommet de la liste de nos priorités.
Au sujet du remplacement des CP-140, le ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne a déclaré récemment que le choix de son gouvernement allait prendre en compte la sécurité nationale, le besoin de faire le meilleur choix pour les contribuables et la promotion de l’industrie aérospatiale canadienne. Ce qui est tout à fait souhaitable.
Un processus d’appel d’offres transparent et ouvert serait sans doute le meilleur moyen de parvenir à respecter ces trois enjeux, mais il y a un problème : Le gouvernement dont il fait partie semble préférer octroyer le contrat de gré à gré à une entreprise aérospatiale étrangère.
En effet, ce dernier serait sur le point d’offrir ce contrat, évalué à 8 milliards à Boeing sans appel d’offres, pour l’acquisition d’avions P-8A Poséidon.
Pourtant cet appareil n’a rien d’exceptionnel, au contraire, sa capacité de répondre aux besoins de l’Aviation royale canadienne a été remise en question à plusieurs reprises dernièrement.
Depuis des mois, l’industrie et les syndicats demandent au gouvernement fédéral d’agir de façon responsable en appliquant un processus d’approvisionnement équitable et transparent pour le remplacement des CP-140 Aurora.
Des demandes en ce sens sont également venues des premiers ministres de l’Ontario et du Québec, des partis d’opposition fédéraux et des membres du comité de la défense de la Chambre des communes qui ont adopté une motion le 9 novembre dernier, demandant au gouvernement fédéral de lancer un appel d’offres afin de choisir le remplaçant du Aurora.
Le message que nous portons est simple, en décidant d’opter pour une entente de gré à gré avec une entreprise étrangère le Canada rate une occasion de générer des retombées économiques locales importantes et compromet la promotion et le développement d’une industrie stratégique et créatrice de richesse.
Il faut voir un contrat d’approvisionnement gouvernemental comme un investissement. Si un gouvernement choisit de s’approvisionner à l’étranger alors qu’il pourrait le faire chez lui c’est qu’il choisit d’investir à l’étranger plutôt que chez lui. S’il choisit de ne pas procéder par appel d’offres, c’est qu’il permet au fournisseur unique de fixer son propre prix plutôt que de miser sur un processus concurrentiel pour faire descendre les prix. Il choisit volontairement de limiter sa capacité à stimuler son économie et à aller chercher des revenus en taxes et en impôts afin de financer les services à la population.
Le gouvernement ne peut ignorer la proposition de Bombardier avec le Global 6500, un appareil moderne et avant-gardiste, fabriqué au Québec et en Ontario.
Le contrat pour le remplacement des CP-140 canadiens représente une opportunité unique de sécuriser et de créer de bons emplois, de dynamiser et de diversifier notre écosystème aérospatial et de générer de la richesse pour les décennies à venir au Canada.
Les travailleuses et les travailleurs de l’aérospatiale ont bâti la renommée de notre industrie sur la scène internationale et ils ont l’expertise nécessaire pour compétitionner sur ce contrat.